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Samedi 9 Mars 2024 - 17:22

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…Guerre, et même, guerre nucléaire. De par notre vaste monde en proie au doute, les esprits s’échauffaient une fois de plus la semaine dernière autour du conflit en cours depuis un peu plus de deux ans entre la Russie et l’Ukraine. Dans la mesure où l’éventualité de l’envoi de troupes sur le champ de bataille par les pays de l’Otan (Organisation du traité de l’Atlantique Nord) est évoquée, bien sûr que l’appréciation du conflit par les belligérants de jure ou de fait change.

Du côté des alliés de Kiev, les prises de position avancent l’hypothèse d’une déflagration qui pourrait toucher l’ensemble des pays de l’Union européenne appelés pour ainsi dire à se préparer à la guerre. Les observateurs rappellent pour leur part que si le monde s’offre une nouvelle guerre elle serait pire que les deux premières de triste mémoire, parce qu’elle sera indiscutablement nucléaire. La puissance des arsenaux dont disposent les Etats aujourd’hui dépasserait de loin celle des bombes larguées en 1945 sur les villes martyres japonaises d’Hiroshima et Nagasaki.

Il est vrai que jusqu’à présent, non seulement le doute persiste quant à la volonté de la Russie, toute seule, en plus de l’Ukraine, d’ouvrir d’autres fronts sur le Vieux continent dont elle est partie intégrante, mais des voix s’élèvent aussi, parmi les plus autorisées en Occident, pour prévenir contre un embrasement total. La nature des antagonismes actuels est évidemment dangereuse d’autant plus qu’il ne se profile à l’horizon aucune lueur de rapprochement de vues entre les parties.

La diplomatie dont l’une des missions, dans ce cas de figure, est d’arrondir les angles et trouver les voies de sortie pacifique à la crise est plombée par la politique. La prestigieuse fonction se vidant peu à peu de sa substance, il n’est pas exclu que par une poussée de ressentiments réciproques, un jour ou l’autre, Russes, Américains et Européens décident du renvoi, du retrait des fonctionnaires, ou de la fermeture de leurs représentations diplomatiques chez le voisin, actant dans les faits l’absence de dialogue de haut niveau qui s’accentue chaque jour entre eux.

Ce tableau des relations internationales peu flatteur signifie-t-il pour autant que tout est perdu d’avance ? Peut-être pas encore quand bien même le tourment collectif est perceptible. Devant ce chaos en perspective, les arbitrages électoraux attendus cette année pourraient-ils jouer les sauveteurs ? En effet, les élections européennes se tiendront du 6 au 9 juin prochain ; une élection présidentielle a lieu en Russie ce mois ; en vue du rendez-vous du même type aux Etats-Unis d’Amérique en novembre prochain, les candidats potentiels sont entrés de plain-pied dans les primaires.

Pour ce qui est de la Russie, selon toute vraisemblance, le président sortant, Vladimir Poutine, part avec l’avantage de l’emporter. Quant aux « Européennes », il sera certainement question du rapport de force dans la maison Union européenne entre deux courants : des eurosceptiques favorables au retour à une politique de restitution aux Etats membres de leur pleine souveraineté, et les autres, militants d’une Europe fortement intégrée. Aussi le lien est-il promptement établi pour toutes ces échéances avec la tournure des événements au pays de l’Oncle Sam où l’on prédit un deuxième duel haletant entre Joe Biden, locataire actuel de la Maison Blanche, et son prédécesseur, Donald Trump.

L’opinion des deux probables têtes de liste américains à la future élection présidentielle sur la relation avec l’Europe des 27 et son pendant, le conflit ukrainien, diverge. Celle du président russe sur les deux leaders n’est pas enthousiaste, mais peut-être que les positions pourront évoluer, que tout pourrait aussi dépendre de la situation sur le terrain en Ukraine. On le souhaite en faveur de la fin de cette guerre qui montre tout de même des signes d’usure.

Gankama N'Siah

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