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COP 28, c’est parti !

Jeudi 30 Novembre 2023 - 20:57

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La 28e conférence des 197 Etats parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ou COP28  démarre ce 30 novembre et se tiendra jusqu’au 12 décembre, à Dubaï, aux Emirats arabes unis. Cette COP28, présidée par le sultan Ahmed al-Jaber, qui possède le géant pétrolier de Dubaï (Abu Dhabi National Oil Adnoc et est également président de Masdar, société d’énergies renouvelables), fera le bilan des engagements des Etats dans l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre en vue de l’objectif de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement global à 2° et si possible 1,5°. Ces dernières années, le réchauffement a été en moyenne de 1,2 °C.

La CCNUCC a fait paraître, le 8 septembre dernier, un « Bilan mondial de l’action climatique » ("Global Stocktake" ou GST) faisant le point sur les mesures prises par les Etats depuis l’Accord de Paris sur le climat de 2015. Ce document prévoit un processus de bilan mondial par les Etats tous les cinq ans, en vue de « rehausser leurs ambitions », réorienter leurs actions si elles sont insuffisantes. Un sommet pour l’ambition climatique a été organisé le 20 septembre, au siège des Nations unies. C’est la première fois qu’un rapport officiel de cette organisation indique qu’il faut arrêter tout nouveau projet d’extraction de tous les combustibles fossiles bien qu’une ambigüité demeure sur le cas des extractions qui seraient couplées avec des procédés de capture de carbone et qu’il n’est pas demandé d’arrêter progressivement les exploitations en cours.

Le rapport « Global Stocktake » insiste également sur l’importance de la coopération internationale, de l’articulation entre tous les acteurs, d’une réponse selon les besoins des pays et plus largement d’une vision globale de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui ne peut pas se réduire à des programmes ou des politiques sectorielles cloisonnées, y compris le développement des énergies renouvelables, qui doivent s’inscrire dans un cadre plus global de changement des modes de production et de consommation. Mais, à l’exception des Emirats arabes unis et du Brésil, les Etats qui devaient présenter cette année leurs « contributions nationales déterminées » (plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre), afin de rattraper leur retard par rapport aux engagements de l’Accord de Paris, ne l’ont pas fait.

Au centre de la COP28, en plus de la discussion sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’adaptation aux impacts présents et futurs, les flux financiers et les investissements, l’enjeu majeur sera l’avancée de la mise en place du fonds dédié aux « pertes et dommages » obtenu à l’arrachée l’année dernière à la COP27 , en Egypte, par les pays les plus défavorisés. L’objectif est le transfert de fonds vers les pays les plus touchés par les pertes irréversibles (qui n’ont pas pu être prévenues par des mesures d’atténuation et d’adaptation) causées par le réchauffement climatique aux personnes, aux biens, aux activités économiques et non économiques, aux écosystèmes, etc. Le changement climatique est dû historiquement aux modes de production, de consommation et de commercialisation de masse à partir de  la révolution industrielle dans les pays occidentaux, modèle de développement non soutenable qui s’est progressivement étendu à toute la planète, tout en générant de fortes inégalités entre pays et à l’intérieur des pays.

Cette COP propose un focus particulier sur le niveau territorial : un sommet sur l’action climatique des villes et des gouvernements locaux sera organisé les 1er et 2 décembre, sous l’égide notamment de « Bloomberg Philanthropies », fondation de l’ancien maire de New York et milliardaire, Michael Bloomberg. En mars dernier, le rapport du Groupe international d’experts sur le climat (Giec), faisant la synthèse des données existantes et de ses précédents travaux, indiquait que le réchauffement du climat mondial dû aux activités humaines est un fait établi et que la décennie 2011-2020 a été la plus chaude depuis 125 000 ans. Le Giec rappelle que la température de la surface de la planète a augmenté de 1,15 °C par rapport à la période pré-industrielle, que le 1,5 °C sera atteint au début des années 2030, à moins d’une diminution des émissions de l’ordre de 43% bien avant, de 65% d’ici à 2035 et de 100% d’ici à 2050, par rapport aux niveaux de 2019.

Boris Kharl Ebaka

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Édition du Samedi (SA)

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