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Culture et tourisme

Lundi 3 Février 2014 - 0:09

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Selon l’OCDE et une étude canadienne, « plus de 50% de l’activité touristique en Europe est générée par le patrimoine culturel, et le tourisme culturel devrait être la composante du secteur du tourisme à connaître la plus forte croissance ». Cela laisse à supposer que le tourisme culturel est l’avenir du tourisme… Qu’en penser ?

Il est vrai qu’en se référant à l’exemple de France, on peut constater que sa meilleure représentativité et son identité sont véhiculées par la création artistique. Elle est parvenue à fidéliser des visiteurs du monde entier en les transformant en ambassadeurs de ses expériences culturelles.

Dans certains pays africains où l’on a mis à pleine contribution le binôme culture-tourisme, on a pu créer des communautés urbaines étiquetées à la fois ville spirituelles, politiques, économiques ou culturelles. On s’est prévalu tantôt d’un patrimoine architectural et artistique exceptionnel résumant un ensemble traditionnel authentique, et l’Unesco ne s’est pas trompée en déclarant certains sites patrimoines classés, suscitant ainsi l’intérêt des visiteurs comme pôles d’attractivité à l’instar de la ville de pierre de Zanzibar. En effet, Zanzibar préfigure les villes marchandes côtières swahilies d’Afrique de l’Est à travers une multitude de cultures africaines, arabes, indiennes et européennes sur plus d’un millénaire.

Les villes de Tombouctou et Gao, bien qu’en péril, continuent de susciter la curiosité au même titre que les lacs d’Ounianga, au Tchad ; le parc trinational de la Sangha, dans le Bassin du Congo ; la ville historique de Grand Bassam, en Côte d’Ivoire ; Rabat, au Maroc ; et le pays Bassari, au Sénégal ont été reconnus pour leurs valeurs universelles exceptionnelles. Il sied de rappeler que le parc de la Sangha est un trésor touristique qui regroupe trois pays d’Afrique centrale : au Cameroun, le parc national de Lobeke ; au Congo-Brazzaville, celui de Nouabalé-Ndoki ; et en Centrafrique, celui de Dzanga-Ndoki. En cela, il représente une des plus importantes aires de conservation de la biodiversité.

Que dire de la richesse culturelle et touristique des villes africaines, lorsque l’on évoque par exemple l’ancienne Mfoa, capitale de l’Afrique équatoriale française et de la France libre, Brazzaville, qui aujourd’hui devrait être reconnue pour ce qu’elle est réellement, carrefour touristique et culturel, désignée « Ville de musique » en rejoignant le Réseau des villes créatives de l’Unesco dans la catégorie arts populaires ? Ville de créativité culturelle, elle devrait devenir encore plus célèbre grâce à son Fespam, événement destiné à devenir l’un des plus grands festivals de musique au monde en se fixant le défi d’accueillir de plus en plus de spectacles et de spectateurs d’année en année.

On doit pouvoir être fier de la richesse de son patrimoine historique ainsi que de la diversité de ses manifestations qui sont supposées être un spectacle permanent pour l’œil et l’esprit. A-t-on des musées et donc des expositions supposées prestigieuses couvrant notre période préhistorique jusqu’à l’art contemporain ? Les collectionneurs en sont friands, et cela répond aux nombreuses demandes des visiteurs au même titre que les vins et autres boissons locales ou produits gastronomiques permettant que l’on découvre les meilleurs chefs proposant les spécialités du terroir. Les axes maritimes et fluviaux doivent permettre le tourisme fluvial et maritime à travers de très belles liaisons et croisières d’agrément dans diverses régions.

Le puissant moteur économique constitué par le mariage culture-tourisme est plus qu’évident, et un grand nombre de facteurs le confirment, caractérisés par la demande et l’offre comme l’intérêt de plus en plus croissant pour la culture, notamment en tant que source d’identité et de différentiation face à la mondialisation, le vieillissement et l’appétence pour la culture des populations dans les régions développées, le développement du tourisme culturel pour renforcer emploi et revenus où encore selon qu’on le considère comme un marché de croissance ou un moyen d’augmenter les revenus des populations locales, etc.

Ferréol-Constant-Patrick Gassackys

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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