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Des mots pour dire non ou pour dire oui...

Samedi 9 Mai 2015 - 10:15

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Oui, ou non, au changement de la Constitution du 20 janvier 2002 ? Des mots pour le dire, des expressions pour l’étayer abondent dans les deux camps opposés depuis plusieurs mois sur cette question cruciale de l’avenir des institutions congolaises. En voici quelques-uns des aphorismes tirés des discours des partis politiques et des organisations de la société civile qui s’expriment sur le sujet.

En premier lieu, un constat d’ordre général s’impose : le débat lié au changement ou non de la loi fondamentale, qui régit actuellement le Congo, a sensiblement évolué de part et d’autre des forces en présence. Le « Non », d’abord catégorique a depuis, sans se démentir, donné place, chez les acteurs défendant cette position, à une volonté de dialoguer avec l’autre camp sur un point qu’ils estiment fondamental, à savoir, la réforme de la gouvernance électorale.

Pour certains observateurs, en politique, les mots sont parfois lourds de sens, en même temps qu’ils peuvent être difficiles à interpréter. En parlant de la réforme de la gouvernance électorale, garantie essentielle, à leurs yeux, de la maîtrise du processus des élections au Congo, les leaders de l’opposition le suggèrent autour d’un dialogue dit inclusif où toutes les sensibilités nationales seront représentées. Quand ce dialogue sera-t-il convoqué ? Combien de temps les débats prendront-ils ? Combien de temps faudrait-il disposer au finish pour mettre en œuvre les recommandations sur cette nouvelle gouvernance électorale? Et la gouvernance elle-même, sur quoi tiendra-t-elle réellement ?

Voilà autant de questions qui amènent à penser qu’il pourrait s’agir d’un grand chantier à même de glisser vers le toilettage complet des fondamentaux sur lesquels reposent les institutions congolaises. Ceci, quand bien même les adeptes du « non » infèreraient que le débat introduit par le pouvoir sur le changement de la Constitution est « un faux débat ». Ils l’ont répété lors du meeting qui les réunissait, le 3 mai, à Pointe-Noire, deuxième ville du Congo.  

De l’autre bord, le « Oui » au changement de la Constitution. D’abord timide, puisque personne presque de ce côté-ci n’osait au début se prononcer clairement sur la question, il a depuis pris de l’envol, peut-on dire. Des associations politiques proches du pouvoir en font désormais leur cheval de bataille. Observons ici également, comment se déroule l’évolution des positions parmi les composantes du « Oui ».

Après avoir tourné et retourné la langue, la majorité présidentielle, menée par le Parti congolais du travail, formation majoritaire, a prononcé la phrase symbolique le 20 janvier dernier : « Nous appelons au changement de la Constitution ». Certains de ses alliés ont rouspété et leur ligne de défense est connue. Par contre, refusant de quitter le navire, d’autres ont pris tout leur temps avant de se prononcer en faveur du « Oui » ; le temps sans doute d’« acculer » le partenaire sur les contreparties qu’il devrait leur concéder dans ce cheminement. Cependant, ces derniers ont choisi leurs propres expressions pour dire en fin de compte la même chose que leur principal associé.

Deux exemples récents : le 24 avril, au terme d’une concertation avec le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, les ressortissants de Pointe-Noire et du Kouilou se prononçaient en faveur de « la réforme des institutions nationales ». Pour sa part, le parti Mouvement Action et Renouveau, ancré dans les deux départements, a appelé dans une déclaration rendue publique le 3 mai, à Pointe-Noire, à «  la révision totale de la Constitution du 20 janvier 2002, afin de doter le Congo d’une nouvelle armature institutionnelle ».

À chacun selon son tempérament.

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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