Energie : le biocarburant, une menace écologique ?

Samedi 17 Septembre 2016 - 18:23

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Une récente étude menée par une équipe de chercheurs de l’université de Lancaster (Grande-Bretagne) montre que la culture de biocarburants pourrait représenter une menace écologique importante.

Peupliers, saules, eucalyptus sont de plus en plus cultivés pour produire des énergies renouvelables, car ils offrent l’avantage de croître rapidement. Mais plus ils grandissent, plus leur bois rejette un niveau élevé de produits chimiques, notamment l’isoprène, qui entre dans la formation de la couche d’ozone toxique dès lors qu’ils se combinent avec d’autres polluants atmosphériques sous l’effet de la lumière du soleil.

« La culture des biocarburants est pensée comme une bonne chose car elle permettrait de réduire la quantité de dioxyde de carbone rejeté dans l’atmosphère. Nous ne mettons pas en doute cela, c’est très bien, mais nous attirons l’attention sur le fait que les biocarburants pourraient également avoir un effet néfaste sur la qualité de l’air », déclare Nick Hewitt, chercheur ayant participé à cette étude.

En effet, la culture à grande échelle d’arbres permettant la production de biocarburants, considérés comme une alternative écologique au pétrole et au charbon, entraîne le rejet d’un produit toxique, l’isoprène, qui,  mélangé avec d’autres polluants pourrait également réduire le rendement des cultures agricoles. Le rejet de ce produit pourrait en outre causer près de 1400 décès prématurés par an en Europe d’ici 2020, selon le rapport. Cela aurait également un coût financier non négligeable, à savoir 7,1 milliards de dollars. L’ONU et l’OMS estiment que le réchauffement climatique a, depuis les années 1970, causé plus de 140 000 décès par an à l’échelle mondiale.

Nick Hewitt ajoute que la production à grande échelle de biocarburants aura nécessairement des effets significatifs, quoique faibles, sur la mortalité humaine et les rendements des cultures. Et pourtant, poursuit-il, l’Union Européenne n’a fait que soutenir et encourager la production des biocarburants ces dernières années, sans s’interroger sur l’impact social et écologique que cette nouvelle production pourrait avoir à l’échelle mondiale.

L’ozone est toutefois la cause de problèmes pulmonaires sérieux. L’étude n’offre néanmoins pas de comparaisons entre les dommages potentiels causés par les biocarburants et l’impact du charbon, du pétrole ou du gaz naturel sur la santé humaine ; dans le cadre de politiques visant à ralentir le réchauffement climatique.

Josiane Mambou Loukoula

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