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La boucle, peut-être pas...

Vendredi 12 Août 2016 - 14:34

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Le département de la Bouenza célèbre ce jour, 15 août 2016, à Madingou, son chef-lieu, la fête de l'indépendance, mais aussi la douzième année du programme de la municipalisation accélérée lancé, en 2004, à Pointe-Noire et dans le Kouilou. À l’époque, la séparation de la capitale économique du Congo de la région dont elle est restée la métropole des décennies durant  n’était pas encore actée. L’expérience de 2004 avait de ce fait bénéficié aux deux entités. Elles eurent le privilège de commencer une aventure redoutée, parce que audacieuse, mais qui se révèle généreuse pour l’ensemble du territoire national. En dépit des aléas inhérents à toute entreprise humaine de cette envergure.

Le Kouilou et Pointe-Noire ont ensuite passé le témoin au fil des années à la Likouala, au Niari, à la Cuvette, à Brazzaville, à la Cuvette-Ouest, au Pool, aux Plateaux, à la Lékoumou, à la Sangha, puis aujourd’hui à la Bouenza. L’ambition de doter l’hinterland d’infrastructures diverses s’est affirmée au long de ce parcours exaltant. Dans tous les domaines, presque, la vie a changé pour les citoyens de plusieurs localités hôtes de la municipalisation accélérée : routes, ponts, aéroports, installations sportives, sanitaires et éducatives, marchés modernes, édifices publics, etc., ont vu le jour, améliorant qualitativement les conditions de travail ou de mobilité dans le pays.

En exportant la fête nationale dans l’arrière-Congo, les plus hautes autorités nationales ont permis à leurs concitoyens de toutes les conditions de communier avec la République de façon solennelle. On a observé, en effet, chaque fois, lors de défilés organisés à ces différentes occasions, l’émotion partagée des populations au moment du passage des troupes des forces armées, de la police et de la gendarmerie. 2010 marqua le coup lorsque les unités des armées de plusieurs pays africains (Angola, Bénin, Cameroun, Gabon, Maroc, Libye) et de la France prirent part aux festivités du cinquantenaire de l'indépendance du Congo. On a vu les populations elles-mêmes prendre fait et cause pour ce moment exceptionnel de la vie de la Nation en défilant ou en ovationnant leurs compatriotes. Sur le coup, les Congolais les plus ingénieux, les expatriés aussi, en profitent pour faire fructifier leur petit commerce, leurs affaires et récolter la prébende qui en découle.

Que d’invités de marque reçus, le 15 août, dans les villes intérieures du Congo ? La présence des chefs d’Etat et de gouvernement de pays amis, des ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques ajoute à la grandiloquence de ces célébrations anniversaires. Elle témoigne de l’amitié qui lie les Nations invitées à celle que leurs hôtes visitent. Savoir garder cette fraternité avec les voisins est ce que le Congo n’a cessé de cultiver depuis son indépendance. Il doit œuvrer davantage à ce que cela soit ainsi, tout comme il lui revient de garantir pour ses filles et ses fils la quiétude la plus absolue pour qu’ensemble, les Congolais bâtissent  un avenir radieux dans le travail, la fraternité et la solidarité. Les nombreuses rencontres politiques organisées ces dernières années participaient de cette volonté de construire ensemble notre patrimoine commun, le Congo.

Ce 15 août 2016, Madingou et la Bouenza égrènent jalousement leurs petites conquêtes sur le chemin de l’émergence collective espérée par tous. Les hommes et les femmes d’ici peuvent se réjouir, par exemple, de ne plus emporter de la boue à leurs pieds en temps de pluies. Ces avènements, somme toute heureux, s’ils s’accumulent comme le promettent les autorités en charge de cette œuvre grandiose de reconquête de l’espace national, changeront le regard des citoyens et leur mode de pensée. Ils briseront des tabous sur le chemin de la réconciliation nationale.

Au fond, construire, reconstruire, cela ne semble pas fini pour le pays tout entier. Non, le Congo a encore besoin de plus de réalisations dans les secteurs vitaux que sont la santé, l’éducation, l’agriculture, l’eau, l’électricité,  l'emploi et le vivre ensemble. Il y a lieu, tout en rappelant que le travail n’est pas fini, de saluer le chemin parcouru en douze ans. La Bouenza ne saurait donc être la boucle de cette action publique salutaire appelée à se poursuivre.

Gankama N'Siah

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