Opinion

  • Chronique

La planète ne va toujours pas mieux après l’Accord de Paris

Jeudi 5 Septembre 2019 - 20:43

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Depuis 2015 et la fameuse COP21 de Paris, on nous fait comprendre que chaque jour qui passe sans que ne soit mis en pratique les résolutions de l’accord de Paris plonge un peu plus la planète dans un désastre environnemental sans précédent. En effet, depuis l’Accord historique de Paris sur le climat, quatre années se sont écoulées au cours desquelles les drames environnementaux à travers le monde n’ont fait que croitre, battant d’une année à l’autre des records de température jamais enregistrées. Depuis cet accord et sa longue liste de promesses, d’autres « COP » se sont tenues, pendant lesquelles ces promesses ont été réitérées et d’autres encore plus nobles pour la cause environnementale et la survie de la planète ont été faites.

Si l’on dresse un petit bilan au moment où les pays du monde entier, pollueurs et non pollueurs, s’apprêtent à se retrouver à New York pour un énième sommet sur le climat, on constate avec tristesse que lorsqu’il s’agit de climat et d’environnement, on a simplement droit à du baratin de haute volée de la part des pays riches. De l’aveu propre du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui s’exprimait à l’issue du dernier G7 de Biarritz, en France, « ce qui a été promis à Paris en 2015 ne suffit pas et ce qui a été promis à Paris n’est même pas mis en œuvre à l’heure actuelle ».

Quatre ans plus tard, il nous faut donc constater que les pays pollueurs, à savoir ceux qui sont responsables du réchauffement climatique, ne veulent pas mettre la main dans la poche et refusent de ce fait d’assumer leurs responsabilités prises devant le monde entier à Paris, en 2015. Mais la réalité est que le monde vit une crise climatique indéniable. C’est bien la science qui nous le démontre et qui nous rappelle qu’il faut absolument restreindre à un degré et demi Celsius, la hausse des températures d’ici à la fin du siècle et que pour cela, il nous faut une neutralité en carbone d’ici à 2050 et une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 45% d’ici à 2030.

C’est toujours la science qui nous prévient que les années 2018 – 2022 seront particulièrement chaudes sur la terre et la mer. Le réchauffement prévu sur cette période renforcera la tendance à la hausse des températures à long terme. Des valeurs extrêmes sont mêmes à craindre, avertissent les scientifiques. Mais alors, pourquoi cette léthargie de la part de ceux qui doivent agir pour épargner à la planète toutes ces catastrophes annoncées et que le désastre amazonien vient brutalement de nous rappeler ?

Dans quelques semaines, lors du sommet sur le climat de l’ONU, nous aurons encore droit à des beaux discours et à des promesses qui ne se matérialisent pas par des actions concrètes. Quatre ans après la COP21, l’Afrique attend toujours des pays pollueurs les milliards promis pour lutter contre le réchauffement climatique.

Réagissant aux incendies qui ravagent l’Amazonie, Inger Andersen, la directrice du programme des Nations unies pour l’environnement, a déclaré ce qui suit : « L’Amazonie, tout comme d’autres forêts majeures telles que les forêts tropicales ombrophiles du bassin du Congo et d’Indonésie, constitue une défense naturelle contre le réchauffement climatique grâce à sa capacité à atténuer les effets du changement climatique et à s’y adapter. La gérer durablement constituera un élément essentiel pour remédier aux dommages déjà causés. Si on ne met pas fin aux dommages, la santé et les moyens de subsistance des êtres humains seront gravement endommagés, ce qui aura pour effet de décimer la riche biodiversité et de rendre le monde encore plus exposé aux crises climatiques et à un plus grand nombre de catastrophes ». Si le monde entier est aujourd’hui conscient de la crise climatique que nous vivons, pourquoi est-il toujours si difficile pour les pays riches de financer le climat plutôt que des conflits armés ?

 

Boris Kharl Ebaka

Edition: 

Édition du Samedi (SA)

Notification: 

Non

Chronique : les derniers articles