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La salle de classe ne saurait être un marché

Lundi 19 Février 2018 - 15:34

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Sans gêne aucune, certains enseignants du primaire, voire même du collège, que ce soit dans le public ou dans le privé, ont transformé des salles de classe en des espaces de vente d’aliments et autres denrées de toutes sortes. Une antivaleur qui ne dit pas son nom.

Et c’est parce que les descentes des inspecteurs pédagogiques sont annoncées et programmées d’avance qu'ils n’arrivent pas à saisir ces « enseignants, les enseignantes sutout », la main dans le sac. Pour ces enseignants, les quelques heures qu’ils passent en classe sont transformées en des moments de leur petit « business ». Encore que ce comportement ne dérange plus personne. En effet, les directeurs ou les surveillants passent bien dans les salles de classe et aperçoivent au coin ou à côté du bureau de l’enseignant, cuvettes et glacières dans lesquelles on y trouve des gâteaux, beignets, biscuits, croissants et jus en plastique. Curieusement, aucune interpellation de l'enseignant.

Les pratiquants de cette antivaleur usent même du trafic d’influence, allant jusqu’à imposer aux enfants de demander de l’argent aux parents pour acheter tous les jours ce qu’ils proposent, sinon c’est la punition. Cela pousse l’enfant, le gamin du primaire surtout, à aller voler pour avoir coûte que coûte de l’argent afin d'obéir aux instructions de son maître, disons mieux sa maîtresse. 

Or, c’est pendant ces heures que ces enseignantes devraient normalement dérouler leurs cours au lieu de se consacrer à une vente « obligatoire » de leur « mini-marchandise » en classe. Entre-temps les programmes et répartitions des leçons prennent du retard. Il suffit aux parents d'être attentifs aux cahiers des enfants pour constater qu'en dépit de la présence régulière de ceux-ci aux cours, les programmes n’avancent pas. Et pour cause ? La maîtresse passe son temps à récolter de l’argent à travers ce qu’elle propose aux élèves que de leur apporter le savoir.

Disons-le clairement que c’est ce type de comportement qui participe activement à la baisse du niveau scolaire, le primaire et le collège étant considérés comme les « soubassements éducatifs ». Quand ils sont ratés, c’est le devenir éducatif qui prend un coup car il n'est pas facile de corriger ces tares. Cette pratique est même exacerbée dans certaines écoles où des maîtresses ne s'y présentent que pour déposer en classe leurs glacières ou cuvettes remplies de jus, yaourt, biscuits, etc., désignent l'élève le plus âgé de la classe pour vendre leur « marchandise » à leur absence et ne reviennent vers midi que pour faire le point.

L'élève ne va pas à l’école pour acheter en classe les bonbons, biscuits, jus en plastique et yaourt que lui propose sa maîtresse. Il y va pour acquérir une connaissance. Il est temps que cette pratique cesse dans les écoles congolaises.

 

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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