Laudes Mawassa: top model congolais sous les feux de la rampe russe

Samedi 14 Mai 2016 - 22:00

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D’origine congolaise Laudes Mawassa, 22 ans, séduit le public d’Arkhangelsk (nord de la Russie). Repérée par un photographe de grande renommée dont elle tait le nom lors d’un festival de musique en 2014, Laudes se retrouve dans les arcanes de la mode et décide de s’inscrire dans une école de model où elle obtient son diplôme haut les mains. Elle est par la suite « enrôlée » dans les rangs de la célébrissime agence de mode « Elena et Spartak Rezitskie. Depuis elle arpente les podiums avec une aisance et une élégance incontestables. Toutefois Laudes n’oublie pas pour autant qu’elle est en Russie pour l’obtention de son diplôme en comptabilité raison pour laquelle elle se retrouve en 2014 à Arkhangelsk. Rencontre avec une jeune fille pleine de vie dont le rêve commence à prendre forme.

« Une fois sur le podium, j’oublie tout. Les projecteurs, les strass, les flashs, les belles robes tout m’éblouie… Bref je me sens vivre ! », annonce d’emblée Laudes qui depuis son enfance  a toujours rêvé de devenir mannequin. « Enfant, je rêvai devenir Miss Congo et faire carrière dans le mannequinat. Cela ne s’est pas réalisé. Aujourd’hui en tant que model je peux dire qu’une partie de mon rêve a tout de même été réalisé car je me retrouve dans le cercle de la mode », reconnait-elle.

De nature joviale et taquine, Laudes a tout de suite été intégrée au sein de la communauté d’Arkhangelsk. «  Ici, par rapport à Moscou ou Saint Pétersbourg, les Africains sont vraiment respectés et soutenus. Ce qui fait que mon intégration s‘est fait le plus naturellement possible », explique Laudes qui a atterri fin novembre 2012 en Russie pour des études de comptabilité et s’y sent comme chez elle.

« C’est vrai, il y a du racisme. Mais je pense que c’est un phénomène qu’on retrouve partout à travers le monde. Je suis vaccinée contre tout cela. Je m’attache à ceux qui veulent me connaitre, à ceux qui s’intéressent à ma culture, bref, ceux qui veulent de mon amitié et cela ne se force pas », témoigne le model qui se dit chanceuse d’avoir rencontré de formidables personnes sur son parcours « À l’agence, ils m’ont embauché par rapport à mon potentiel et non parce qu’il était à la recherche d’un mannequin de couleur. Je tiens à le préciser pour dire que c’est seulement au prix du travail qu’on obtient ce que l’on désire. Dans le mannequinat comme ailleurs, il y a certes la beauté mais il faut aussi savoir se faire distinguer », affirme la jeune fille.

Rémunérée au même titre que les mannequins russes, elle est aussi très estimée de tous, « On m’encourage beaucoup vu qu’il n’est pas facile de faire ce que je fais sachant que je suis noire », a avoué Laudes, qui défile déjà depuis trois ans pour l’agence « Elena et Spartak Rezitskie » qui est une des meilleures agences de model au nord de la  Russie.

Si Laudes a trouvé sa place dans l’agence, elle reconnait cependant qu’il est difficile pour un model de faire une carrière internationale. « Ici c’est bien, mais il n’y a pas assez d’opportunités car c’est une petite ville. Mon souhait c’est de continuer sur cette voie, car c’est une chose qui m’épanouie vraiment. En plus de mon agence, j’aimerai bien défiler un jour pour Chanel,  Emoticône, Kiki », a-t-elle indiqué.

Pas encore en nombre suffisant (deux mannequins noires au total) dans la ville Arkhangelsk, les agences de model commencent tout de même à s’ouvrir  aux mannequins de couleur. Laudes Mawassa au visage long, cheveux courts ou longs selon son humeur, et peau d’ébène a apporté un nouveau souffle sur les  podiums d’Arkhangelsk.

À 22 ans, elle est sans conteste l’lune des pionnières qui ouvrira les portes aux Africaines voulant évoluer en Russie dans le mannequinat.

Berna Marty

Légendes et crédits photo : 

Laudes Mawassa séduit le public russe

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