Musique : le Grand Mopao expulsé du Kenya

Samedi 23 Juillet 2016 - 16:30

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Le chanteur a été arrêté vendredi soir dans la capitale kenyane (où il devait jouer un concert) après avoir été filmé dans l'après-midi donnant un coup de pied à l'une de ses danseuses. Il a été expulsé vers Kinshasa samedi matin. S’il n’encourt pas de peine de prison, son passeport ainsi que ceux de ses musiciens ont été confisqués et, jusqu'à preuve du contraire, la star RD-congolaise est considérée comme persona non grata au Kenya, apprend-on.  

La nouvelle a fait sauter les réseaux sociaux. Dès l’arrivée de la délégation de Quartier Latin, le 22 juillet, à l’aéroport international Jomo-Kenyatta, la Golden star, piquée par on ne sait quelle mouche, a scandalisé plus d’un en assénant un coup de pied au ventre d’une de ses danseuses. Le public présent sur le site aéroportuaire a eu de la peine à retenir ses émotions tant la scène indécente dépassait tout entendement. Dans la vidéo qui circule sur le Net, l’on voit la star se diriger vers un groupe des danseuses et asséner un coup de pied violent à l’une d’elle. La victime ne s’était pas renversée se tordant tout de même de douleur sous les regards ébahis de ses collègues et des curieux. Ce n’est que quelques heures après, alors qu’il venait de terminer une interview sur une chaîne de  télévision kenyanne que Koffi Olomide a été cueilli à la sortie des locaux par la police sur injonction de la Commission nationale pour l’équité du Kenya.  Il a été vite conduit au commissariat de police pour être verbalisé.

Telle est la version des faits qui circule sur le Net et qui tend à présenter la Golden star sous un mauvais jour. Réduit à la défensive, Koffi tente de se justifier et brode des arguments pour se dédouaner d’un acte qui ne l’honore pas. Intervenant sur BBC quelques heures après l’incident, il a rapporté s’être plutôt interposé pour empêcher une bagarre entre une dame et l’une de ses danseuses. « À notre arrivée à l'aéroport, une dame a commencé à insulter et voulait se bagarrer avec les dames qui sont venues avec moi, d'après ce qu'on m'a expliqué car j'avais le dos tourné en faisant une interview avec une télévision kényane », a-t-il expliqué. Et d’ajouter : « J'ai voulu, avec ma jambe, empêcher un coup de partir sur l'une de mes danseuses que je suis venu défendre pour empêcher surtout qu'il y ait du désordre à l'aéroport ».

Pour le Quadra Koraman, la vidéo balancée sur le Net n’est que de la pure intoxication car ne reflétant pas la scène telle qu’elle s’était réellement passée. Il parle d’un « petit montage » pour donner l'impression qu’il a donné un coup de pied et accuse les auteurs de cet élément filmé de vouloir salir son image. « J'ai vu la vidéo comme vous. Il y a eu une petite découpe (…) Les gens n'ont pas tout vu (…) Quel intérêt j'ai à frapper quelqu'un ? », soutient-il. Entre-temps la victime soutient la version de son patron démentant avoir reçu un coup de pied de ce dernier dénonçant au passage un montage grossier.  Il est un fait que, dans cette affaire, l’image de Koffi s’en trouve sérieusement écornée. Le code pénal kenyan stipule que toute personne qui agresse illégalement une autre, s’il elle est reconnue coupable, encourt un an d’emprisonnement ou plus. Son expulsion du Kenya décidée en procédure d'urgence peut être considerée comme un moindre mal lorsqu'on sait qu'il pouvait s'attendre au pire. 

L'homme n’est pas à son premier forfait. Après une action en justice en France, il avait été condamné à Kinshasa à trois mois de prison avec sursis en août 2012 pour « coups et blessures volontaires » contre son producteur. Antoine Agbepa dont les frasques ne se comptent plus, a intérêt à faire amende honorable vis-à-vis de la gent féminine africaine scandalisée par cette scène violence qui tranche avec la douceur que véhiculent ses chansons à l’eau de rose.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Koffi Olomide

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