Opinion

  • Chronique

Musique : le retour en fanfare de Bozi-Boziana

Samedi 1 Août 2020 - 15:54

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Sorti des radars du grand public depuis bientôt cinq ans, le grand musicien Bozi-Boziana a signé un fracassant retour sur la scène musicale, grâce à son nouvel album « Nouvelle ère ».

De son vrai nom Boskill Ngambomi Mbenzu, Bozi-Boziana, ya Benz est né à Kinshasa le 28 septembre 1951. Sa carrière commença véritablement dans Zaïko Langa-Langa, où il s’imposa facilement, grâce, notamment à la tessiture de sa voix. Celle-ci lui permettant d’évoluer aisément sur plusieurs registres, même si le baryton, voix intermédiaire entre le ténor et la basse, est celui qui lui sied le mieux.

Danseur moyen, sa deuxième force réside dans la qualité de ses compositions, comme en témoigne sa foisonnante et excellente discographie.

Sa troisième force est dans sa bonhomie et son humilité. De toutes les stars de la chanson congolaise, il est probablement le moins clivant et le moins mêlé aux basses polémiques.

Tel un sphinx renaissant de ses cendres, Bozi-Boziana, que l’on disait fini, ressurgit aujourd’hui dans « Nouvelle ère ». Un album de bonne facture, comprenant sept titres, superbement variés en thèmes et en sonorités, destiné à le ramener sous les feux de la rampe. Pour cela, des musiciens chevronnés ont dû être « convoqués », pour se pencher sur le berceau de cet album. Il a ainsi pu bénéficier des soins de dernière génération de l’art musical. A l’œuvre, notamment le maestro Maïka Munan, Reddy Amisi, Féré Gola, en featuring, et des artistes d’Anti Choc stars, telle que la chanteuse Faïla Passira et bien d’autres.

Dans « Je t’aime Mfumu », un des titres phares de l’album, réalisé en featuring avec Reddy Amisi, ya Benz s’illustre dans une de ces rumbas classiques et inédites, qui oblige à danser. Il y est pour ainsi dire au sommet de son art, combinant des notes relativement « pépères », à celles plus fraîches, apportées par le fringant vocaliste Reddy Amisi. « Android », l’autre titre phare de l’album est du même acabit. Réalisée en featuring, avec Féré Gola, la chanson est une véritable berceuse pour bébé pleurnichard ! Les voix des duettistes, magnifiquement accordées, sans se confondre, évoquent le contrepoint.

A la défense, l’instrumentation ne souffre d’aucun couac. Les sons sont parfaitement accordés, grâce, notamment au doigté du maestro Maïka Munan. La délicatesse de ses interactions avec les guitaristes Azolino et Serge Kabangu délivre des sonorités d’une rare intensité, avec à la clé des rumbas et des sébènes exquis. Quant aux dédicaces, elles sont tellement bien distillées qu’elles ne parasitent même pas l’écoute, bien au contraire !

Fruit d’une savante alchimie entre deux générations d’artistes différents, « Nouvelle ère » à la fois, par sa fulgurance et sa tempérance devrait pouvoir convenir aux publics les plus exigeants, pour avoir exploré de nouvelles lignes mélodiques, sans toutefois tourner le dos au précieux héritage du passé.

Dans le cadre de la promotion de son album, Bozi-Boziana, après avoir accordé une interview sur Ziana TV, France le 25 juillet dernier, entreprendra une série de tournées nationales et internationales. Un premier concert étant programmé le 29 août 2020, à Matadi, à l’hôtel Silem, chez Innocent Lelo.

Cet opus, que je vous recommande est disponible sur toutes les plates formes de vente en ligne, telles qu’Amazon, Netflix, CanalPlay…Il est une autoproduction labellisée « Boziro », dont la distribution est assurée par Naelis Music.    

Guy Francis Tsiehela, chroniqueur musical

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Notification: 

Non

Chronique : les derniers articles