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Nos villes face au combat environnementalJeudi 7 Novembre 2019 - 19:55 Les villes ont toujours été des moteurs et des incubateurs d’innovation. On dit souvent que la bataille pour atteindre les objectifs du développement durable sera gagnée ou perdue dans les villes. Pour la gagner, les villes devront continuer à stimuler l’innovation afin d’avoir un impact durable dans les communautés et de veiller à ce que personne et nulle part ne soit laissé pour compte. La Journée mondiale des villes, célébrée le 31 octobre avec pour thème cette année « Changer le monde : innovations et vie meilleure pour les générations futures », s’est intéressée plus particulièrement à la question des innovations et à la manière dont celles-ci peuvent améliorer les conditions de vie des générations futures. Plus de la moitié de la population mondiale vit dans les villes. Alors que de plus en plus de personnes quittent les zones rurales pour s’installer dans les villes, un certain nombre de problèmes environnementaux et sociaux se posent, notamment la surpopulation dans les bidonvilles, les mauvaises conditions sanitaires et la pollution atmosphérique. Cependant, l’urbanisation peut également présenter de grandes opportunités et être un outil essentiel pour atteindre le programme de développement durable à l’horizon 2030 si celle-ci est menée correctement. Les villes n’occupent que 3% de la surface terrestre et le total des zones urbanisées, 10%. Mais l’ensemble les grandes cités sont responsables de 78% de l’énergie consommée et de 60% de nos émissions de CO2. La Journée mondiale des villes de cette année a été axée sur la technologie et l’innovation : innovations numériques qui peuvent être utilisées dans les services urbains pour améliorer la qualité de vie et l’environnement urbain, technologies pour construire des villes plus inclusives, possibilités de produire des énergies renouvelables et technologies qui peuvent favoriser l’inclusion sociale dans les villes. Les technologies telles que l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle, augmentée et mixte ainsi que les objets connectés offrent des possibilités d'efficacité et de communication qui exigent de nouveaux cadres de gouvernance. Ce rythme rapide d’innovation incite également les décideurs et les gestionnaires urbains à renforcer leurs capacités en matière de compréhension, d’acquisition et de régulation des nouvelles technologies. Mais la qualité de vie et de l’environnement urbain passe aussi par l’expansion des forêts urbaines qui peuvent contribuer efficacement à réduire la lourde empreinte carbone des centres citadins. Lorsqu’elles sont bien gérées, les zones boisées peuvent contribuer à faire baisser la température de 8°C dans les zones urbanisées, et permettre de réduire de 40% les frais liés à la climatisation, grosse émettrice de CO2. A titre d’exemple, un seul arbre de 5 m³ peut absorber l’équivalent de cinq tonnes de CO2, ce qui correspond aux émissions de cinq vols aller-retour entre Paris et New York. Ainsi, l’ensemble des forêts françaises peut absorber annuellement soixante-dix millions de tonnes de CO2, soit 15 % des émissions de gaz à effet de serre dans l’hexagone. Les villes africaines cherchent à augmenter la place accordée aux arbres, aux espaces verts et aux jardins. L’enjeu est de planter les bons arbres, adaptés aux changements climatiques, aux bons endroits. Dans la capitale de l’Ethiopie, Addis-Abeba, on peut notamment observer des écarts de 10°C entre les quartiers riches arborés et les bidonvilles. Les forêts urbaines offrent un large éventail d’effets bénéfiques supplémentaires : stockage du carbone, élimination des polluants atmosphériques, fixation des particules fines, apport alimentaire, rôle économique, prévention des inondations et des sécheresses, et préservation d’une large biodiversité : champignons, plantes, insectes, oiseaux, petits mammifères, etc.
Boris Kharl Ebaka Edition:Édition du Samedi (SA) Notification:Non |