Pari gagné !

Un mois après l’ouverture de l’exposition Kiébé-Kiébé à Salvador de Bahia, que peut-on dire de cette manifestation organisée de l’autre côté de l’océan Atlantique, au Brésil, par le Musée-Galerie Congo ? Ceci, qui tient en trois remarques :

- Le pari apparemment fou qui consistait à présenter à un peuple lointain une danse initiatique du Bassin du Congo est gagné. Il a en effet réveillé de très lointains souvenirs au sein d’une population qui vit à six mille kilomètres de nos côtes, mais dont beaucoup de familles sont issues de l’Afrique centrale et qui, de ce fait, reste marquée par l’Histoire. En témoigne l’intérêt que l’exposition organisée au Mafro a suscité sur place ;

- Ce pari n’a pu être gagné que grâce à la mobilisation, des deux côtés de l’Atlantique, des autorités brésiliennes et congolaises. Si l’ambassade du Brésil au Congo et la présidence de la République à Brazzaville ne s’étaient pas totalement impliquées dans la conduite de ce projet, jamais le Kiébé-Kiébé n’aurait pu traverser l’océan en toute sécurité et venir ainsi à la rencontre du peuple brésilien ;

- Ce pari illustre la puissance que confère à un grand projet la combinaison de l’initiative privée et du soutien public. Car l’exposition Kiébé-Kiébé est le résultat d’un travail de recherche qui a duré dix ans et qui a été entièrement mené par l’équipe du Musée-Galerie Congo. Un travail compris, soutenu, accompagné par le chef de l’État, qui projette de notre pays l’image noble d’un peuple qui n’a pas oublié ses racines et respecte ses traditions.

Lorsque l’exposition fermera ses portes, à la fin du mois de novembre, il sera temps de tirer les leçons de cette première expérience et de s’interroger sur la marche à suivre pour l’étendre aux autres danses et rites qui encadrent les peuples de cette région du monde. Mais en attendant, réjouissons-nous que l’exposition Kiébé-Kiébé de Salvador de Bahia contribue à resserrer les liens qui unissent le Brésil et le Congo.