Pylônes GSM : un danger invisible

Vendredi 9 Décembre 2016 - 12:47

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Même si l’expertise nationale et internationale ne conclut pas à l’existence de risques sanitaires liés à une exposition aux champs électromagnétiques émis par les antennes-relais de téléphonie mobile, ces dernières n’ont pas bonne presse. Pour cause : ils seraient dangereux pour la santé.

Utiliser son téléphone portable est aujourd’hui une évidence pour téléphoner mais aussi pour se connecter à Internet. Personne ne remet en cause cette technologie. Malheureusement, ces technologies n’existeraient pas sans les antennes relais, actuellement suspectées d’avoir des impacts sur notre santé.

Aujourd’hui, avec le développement de la technologie et l’apparition de la 3G, puis de la 4G, les réseaux GSM se veulent plus performants face à la concurrence. L’exigence de qualité et de couverture géographique des clients des opérateurs, l'évolution des services proposés et la nécessité de renforcer dans les zones saturées a conduit à l’extension du parc d’antennes relais exposant davantage les populations aux ondes électromagnétiques.

Ce déploiement des réseaux de téléphonie mobile nécessite d'être concilier avec d'autres enjeux en présence, à savoir  une prise en compte des préoccupations de santé publique, la sécurité des populations riveraines, une préservation des sites et paysages urbains et naturels. La réglementation en vigueur au Congo exige que les installations des infrastructures soient réalisées dans le respect de l'environnement, de la qualité esthétique des lieux. Sur le terrain, la réalité est toute autre.

Le choix des implantations de relais de téléphonie mobile répond à des impératifs économiques très précis au bénéfice des opérateurs : leur emplacement doit garantir une bonne couverture téléphonique sur le territoire visé. Mais une question se pose : faut-il sacrifier la protection de la santé publique sur l'autel d'une quelconque rente financière ? Tandis que des associations dénoncent leur nocivité pour la santé, certaines décisions de justice sont venues appuyer leurs revendications. L’installation des pylônes de relais dans les lieux sensibles n’est guère appréciée du grand public, car pour le déploiement de ladite téléphonie, des antennes relais inondent le territoire d'ondes électromagnétiques.

Sujet à controverse

L'installation des pylônes et antennes de relais suscitent la polémique qui a même conduit à l'interpellation du gouvernement devant l'Assemblée nationale. Malheureusement, les parlementaires n'ont pu avoir des explications convaincantes. Même si s’en passer serait une réelle catastrophe, des mesures doivent cependant être pris pour limiter les effets néfastes à l’avenir. Au Congo, dans les quartiers, les toits d'immeubles résidentiels, les églises, les cours d'écoles, voire les hôpitaux, des villes et villages, les antennes relais poussent à vue d’œil.

Les avis de l'OMS insistent sur le niveau de protection sanitaire des populations, surtout les plus vulnérables afin de limiter les intensités d'émission. « Ce danger n’est pas prouvé scientifiquement », arguent les opérateurs. D'autres vont jusqu’à affirmer qu'en tout état de cause, le risque serait insignifiant comparé à celui pouvant résulter de l’utilisation du téléphone portable lui-même. Même si l’hypothèse d’un risque pour la santé des personnes vivant à proximité des antennes relais ne peut être retenue, des interrogations demeurent toutefois sur le long terme et les études se poursuivent, d’autant que certaines personnes vivant à proximité d’antennes relais se plaignent de troubles, tels que migraines, fatigue, anxiété, nausées, troubles du sommeil, acouphènes, voire pire. S'il est vrai que l’origine de ces symptômes est souvent multifactorielle, les antennes relais qui fleurissent sont-elles vraiment innocentes ?

À ce jour, aucune réglementation conséquente applicable en la matière n'est de nature à conforter les Congolais. Dans certains pays, le législateur a fixé de façon drastique des seuils d’exposition aux ondes électromagnétiques, au-dessous desquels on considère qu’il n’y a pas de risques pour la santé.

Vaut mieux prévenir…

La cohabitation avec les pylônes étant quasi inévitable pour les populations, il est donc nécessaire de jouer la carte de la prudence en prenant des mesures préventives. Éloigner des lieux dits « sensibles » comme les écoles et les hôpitaux permettrait de diminuer les niveaux d’exposition aux champs induits par les antennes, cela aurait pour effet d’augmenter notablement la puissance moyenne d’émission des téléphones mobiles. En effet, ils seraient alors en moyenne localisés plus loin des antennes relais, ce qui conduirait le dispositif de contrôle de puissance à ajuster automatiquement la puissance des téléphones à un niveau plus important pour conserver une bonne qualité de la communication.

Installées sur des points hauts, les antennes-relais permettent de couvrir de larges zones en téléphonie mobile. Bien que les opérateurs ne puissent pas garder les mêmes services tout en diminuant le niveau d’émission des antennes-relais, ils peuvent néanmoins faire fonctionner correctement un réseau de téléphonie mobile en diminuant le niveau d’émission des antennes relais d’un réseau existant, à condition d’installer plus d’antennes. Mais l’impact positif ou négatif sur l’exposition des personnes aux ondes émises, par les antennes d’une telle modification du réseau, n’est pas précisément connu. En outre, les émissions d’une antenne-relais ne doivent pas être trop puissantes pour ne pas brouiller les émissions des antennes relais des cellules du réseau qui réutilisent les mêmes fréquences.

Que guérir

Selon une étude, les personnes exposées aux émissions électromagnétiques, sur une période de 5 ou 10 ans, développent le plus souvent différentes sortes de cancer. Par contre, dans l’immédiat, elles sont sujettes à diverses affections dont la baisse de l’acuité visuelle, les troubles du sommeil, les problèmes de digestion et la surchauffe anormale du cerveau, ce qui augmente le risque d’accident cardio-vasculaire. Vus par certains comme des « tueurs silencieux », ces pylônes ne sont pas sans conséquence. Les champs électromagnétiques sont perçus par d’autres comme une « pollution électromagnétique » dangereuse pour la santé, alors que les études scientifiques de ces dernières années ont donné des résultats contradictoires.

Bien que le domaine soit sujet à controverse et les impacts sur le très long terme de l'exposition au rayonnement électromagnétique issus des appareils modernes sont encore relativement méconnus, toutes les études menées pour évaluer l’impact des antennes relais poussent à douter de plus en plus de l’innocuité des antennes relais même s’il existe une controverse scientifique. Cependant, si elles n’ont pas permis de conclure à la nocivité des antennes relais, elles n’ont pas non plus permis de prouver leur innocuité.

Dona Elikia

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 et 2: Pylônes GSM

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