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Quand la culture de l’assainissement échappe à certains ménages dans les quartiers !

Lundi 28 Juillet 2014 - 11:32

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Il s’agit ici d’une interpellation. Et elle ne doit pas être entendue comme étant le ménagement des services municipaux qui ont entre autres rôles essentiels celui de l’assainissement des différents quartiers de nos villes. Elle est plutôt une incitation à la culture de salubrité et d’assainissement par les ménages et, donc, des citoyens, dans les quartiers. En effet, il est quand même inadmissible de constater que les ménages, principaux foyers de production des ordures dans nos villes, ne puissent pas s’en préoccuper pour rejeter le tort sur les pouvoirs publics.

Et même si les véhicules de ramassage des ordures ménagères n’existent quasiment pas dans nos villes, il devrait naître au niveau des ménages, un esprit de dégagement des ordures ménagères. Comment comprendre que dans de nombreux quartiers des villes de Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Nkayi, Ouesso et autres, les citoyens déversent les ordures dans les rues, à proximité des habitations. Sans gêne aucune, les Congolais ont développé une culture condamnable qui consiste à transformer les rues en dépotoirs d’immondices. Ceci, au mépris des règles d’hygiène, des consignes environnementales et même du simple bon sens. Et pourtant, amassées en petits tas, ces ordures ménagères peuvent être brûlées ou enfouies, pour certaines, dans le sol.

Pire encore, que constatons-nous dans les quartiers populaires au sujet de la gestion des eaux souillées qui proviennent des « toilettes » par exemple ? Même traitement ! C’est-à-dire qu’elles sont aussi déversées dans la rue et certaines personnes, poussant loin leur incivisme, creusent le sol pour fabriquer des canalisations. Malheureusement, celles-ci conservent longtemps les eaux souillées, puantes et polluantes, contribuant ainsi à l’émergence de certaines maladies. Dans ce même esprit, on assiste à la poussée des herbes ici et là sans que le phénomène ne suscite un quelconque élan citoyen chez les populations riveraines. Une attitude indifférente qui renseigne sur la mentalité des Congolais. D’ailleurs lorsqu’on les interroge, nombreux répondent sans hésitation : « Allez en parler à la mairie ! Elle existe pour ça.»

Réponse décevante quand on sait qu’un environnement non assaini est un refuge de microbes, un danger  pour la population. Ce comportement intolérable soulève quelques questions : pourquoi les services d’hygiène générale ne prennent-elles pas des mesures pour moraliser les populations ? Que peuvent et doivent faire les chefs de quartiers malgré l’absence de moyens ou de logistique ?

Au-delà des ménages que nous avons condamnés, il faut aussi indexer les petits commerces et autres acteurs agissant dans l’informel aux abords des avenues. Ils sont, eux aussi, responsables de la détérioration de l’environnement par leur mauvaise façon de gérer les ordures que génèrent leurs activités. Nul besoin ici de revenir sur les conséquences pour la santé humaine car de l’avis des spécialistes, nombre des maladies dont nous souffrons tirent leur origine de l’insalubrité que nous côtoyons. Selon certaines statistiques produites par l’OMS, l’insalubrité de l’environnement tue 3 millions d’enfants dans le monde chaque année.

Comme quoi, cette problématique de l’indifférence de certains ménages face aux ordures qu’eux-mêmes produisent est un manquement qu’il faut vite corriger avant que la situation n’empire et ne se propage vers les communautés urbaines nouvellement créées. En d’autres termes, la gestion des ordures n’est pas que l’affaire de la mairie, elle l’affaire de tous les citoyens.

 

Faustin Akono

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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