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Quand les insanités discréditent internet

Lundi 26 Mai 2014 - 0:26

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Ce terme d’origine américaine, dérive du concept « internetting » qui peut vouloir dire en français « interconnecter des réseaux », dont la première utilisation documentée remonte à octobre 1972 par Robert E. Kahn. Et à l’origine, selon les écrits de Vinton « Vint » Gray Cert, dit Vint Cert, l’un des pères fondateurs d’internet, cet outil de communication ne s’ouvrait pas à la perversion que l’on constate aujourd’hui. Internet, aujourd’hui, devient une source d’information très dangereuse, propre à déverser dans l’opinion des insanités de toute sorte.

Du coup, l’opinion populaire a tort de penser que la montée fulgurante de la chose internet, ce que d’aucuns nommeraient « internisation », serait la preuve d’une source d’informations fiable. Car tout le monde, jeunes comme vieux, femmes comme hommes, intellectuels à travers des structures socialisées ou individualisées de tout bord, s’est précipité pour avoir internet chez soi, semble-t-il pour être mieux informé sur l’actualité sous-régionale, régionale, nationale et internationale. Ironie du sort, internet ne nous donne pas que de l’information vraie. Les données sont de plus en plus truquées, faussées, montées à des fins de plusieurs natures. Autrement dit, il y a trop de mascarades dans les données et les informations émanant d’internet.

Il n’est pas rare de lire sur internet des vérités de toutes sortes sur des conflits opposant tel pays à un autre, sur des controverses et antagonismes alignant tels pays aux autres, qui sont pour la plupart des rumeurs, des désinformations, des hallucinations, des fantaisies, des mensonges et des grossièretés. Et sans honte aucune, certains vont jusqu’à mettre au point des illustrations et portraits trompeurs que des esprits naïfs peuvent considérer comme des réalités.

Oui, internet devient une exigence technologique, car avec lui on peut se connecter à tous les coins du monde entier, mais il y a nécessité d’une éducation à internet, puisque les plaintes fusent de partout sur le fait que cet outil déverse de plus en plus d’insanités. Cet outil a tendance à développer à l’heure actuelle plus d’inconvénients que d’avantages. Et les plus remarquables inconvénients sont l’anonymat et la difficulté de contrôle pour garantir les données et informations reçues. Car n’importe qui peut se cacher derrière n’importe quel pseudonyme. D’où l’intérêt de découvrir petit à petit son interlocuteur pour savoir où est la vérité, où est le mensonge, où est le camouflage flatteur, où est la description embellie, et à l’inverse où est la perle mal décrite.

Pourquoi nous, qui savons qu’internet risque de nous mentir, avons encore la bêtise de prendre pour vrai le contenu de tout ce qui sort d’internet ? Sur internet, tous les alliages mensongers sont possibles, on peut prendre la tête de quelqu’un en Asie et la coller sur le corps d’une personne se trouvant en Afrique et vice-versa. C’est un véritable outil de manipulation des consciences humaines. On a vu sur internet le président X donnant un coup de poing au président Y : les esprits avertis voient dans cette image un montage humain, par contre les esprits naïfs croient que c’est la vérité. Des sites pornographiques de tous genres sont servis aux mineurs. Dans ce cas, internet n’est pas loin d’être un véritable destructeur de l’éducation parentale que reçoivent les enfants. Le risque est bien présent de faire de mauvaises rencontres, telles que mafias, adultères, terroristes, et bien d’autres.

Et pourtant au centre de ce que nous venons de décrier est la conscience humaine, car c’est avant tout l’homme qui envoie des données sur internet. Ces données peuvent être dès le départ fausses ou justes, surtout lorsqu’elles visent à discréditer ou à valoriser. D’où la nécessité d’une éducation à internet qui s’impose à nous. Et surtout éviter ce que d’aucuns appelleraient « obsession internet », coûte que coûte être devant l’ordinateur en train de naviguer à vue.

Faustin Akono

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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