Task force

Gardons-nous, comme l’autruche de la fable, de mettre la tête dans le sable pour ne pas voir les dangers qui nous guettent et qui fondraient sur nous si les prochains Jeux africains étaient un échec. À un peu moins de cinq mois de leur ouverture, il est clair, en effet, que seul un puissant effort collectif nous permettra de relever le gigantesque défi que la nation congolaise s’est lancé à elle-même. Beaucoup, certes, a été fait dans ce but, mais beaucoup reste encore à faire. Aussi convient-il de regarder la vérité en face.

Dans tous les domaines ou presque, que ce soit celui de la préparation des athlètes, ceux de la finition et de l’équipement du stade de Kintélé ou des stades annexes, ceux de l’hébergement et de l’acheminement des quelque dix mille sportifs ou personnalités qui participeront à ces jeux, celui de l’accompagnement scénique et médiatique, ou même et plus simplement celui du financement de cette édition hors norme, les retards accumulés posent problème. La partie, bien sûr, est loin d’être perdue car le Congo a démontré maintes fois dans le passé sa capacité à surmonter les obstacles qui s’accumulent sur sa route dans des moments semblables, mais l’enjeu national et international apparait tel qu’un échec ou même un semi-échec ne saurait être admis.

Il ne nous appartient évidemment pas de dire comment les autorités devraient s’y prendre maintenant pour assurer la bonne tenue de ces Onzième Jeux africains à Brazzaville ; mais il nous revient, à nous qui observons avec attention leur préparation, de dire que seule une mobilisation générale du Congo, de tout le Congo, permettra de résoudre les mille et un problèmes qui risquent d’en compromettre le bon déroulement. Les administrations, la société civile, les entreprises, les clubs et associations sportives doivent jeter toutes leurs forces dans la bataille afin que, le moment venu, l’Afrique soit fière du Congo et des Congolais.

Recevant, il y a quelques jours, les responsables de l’organisation des Jeux africains, Denis Sassou N’Guesso a lancé haut et fort ce message de bon sens. Tout indique, aujourd’hui, que sa concrétisation devrait être confiée sans délai à ce que l’on appelle, en termes militaires, une « task force » si l’on veut que le Congo sorte grandi de l’aventure.