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En attendant la resocialisation des « Bébés noirs »

Dimanche 2 Juin 2024 - 19:47

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La resocialisation des jeunes délinquants dits « Bébés noirs » ou « Koulounas », à travers leur rééducation dans les trois grands sites choisis dans le pays est, certes, une stratégie bien accueillie par la population. Mais trop de peur persiste encore face à la montée de ce phénomène dans le pays, spécifiquement dans les villes que sont Brazzaville et Pointe-Noire

Comme l’ont signifié les pouvoirs publics, la justice populaire n’est pas une solution admissible. Il devient donc urgent que l’Etat prenne en main la situation, en envisageant des initiatives pour venir à bout de cette menace dans nos grands centres urbains. Par exemple, l’éclairage public des quartiers y compris les patrouilles diurnes et nocturnes doivent s’intensifier. A Pointe-Noire, dans des quartiers comme Makayabou, Tchystère, l’OCH, Raffinerie et bien d’autres, la population a peur de sortir du coin quand il est 21 heures.

A Nkouinkou, il y a à peine une semaine, un lycéen a vu son sac ravi et lui-même frappé par ces délinquants parce qu’il leur a refusé de l’argent. Et cela s’est passé en plein jour sous des regards impuissants des passants. Au quartier Makayabu, une maman qui partait pour sa prière du matin avait été bastonnée, perdant sa trousse et son téléphone portable, y compris une somme d’argent importante, alors qu’après la prière, elle devait se rendre au marché de Mayaka, à Mvou-Mvou.

Les mêmes cas condamnables sont observés à Brazzaville. Pour preuve, tout le cadran qui va du terminus de Mikalou à l’école Jacques-Opangault est bien la demeure des « Bébés noirs ». Certains font ouvertement la loi aux abords de l’avenue Marien-Ngouabi, en allant du pont de la ferme jusqu’au lycée Thomas- Sankara sans être inquiétés. Au quartier Ngamakosso, à Talangaï, ces jeunes s’organisent toujours pour tromper la vigilance des forces de l’ordre, se dissimilant facilement dans la population quand ils entendent la sirène de la patrouille motorisée.  

Le vrai problème de cette criminalité juvénile dans nos villes est l’oisiveté. Braquer, piller, voler, violer, et même assassiner deviennent leur mode de vie qu’ils n’entendent en aucun cas abandonner. D’où il devient urgent d’envisager d’autres mesures plus coercitives et bien musclées pour très vite les mettre hors d’état de nuire. Que ce soit à Brazzaville ou à Pointe-Noire, aucun jour ne passe sans que la population ne soit dans la détresse à cause des nombreux forfaits commis par ces « Koulounas ». Elle vit avec la peur bleue au ventre, ces hors la loi créant un vrai stress social.

Alors, que pourraient être dans l’immédiat des mesures dissuasives ? En voici quelques-unes. Une fois appréhendés, ces jeunes délinquants, encadrés par la force de l’ordre, devraient impérativement être soumis à des travaux d’intérêt publics du matin au soir. Leurs parents doivent s’acquitter d’une amande conséquente pour les dissuader de cette voie dans laquelle ils se sont engagés.

En agissant ainsi, ceux qui envisagent d’intégrer ce monde des « Bébés noirs », les voyant vider les caniveaux, ramasser des ordures toute la journée et être flagellés, décideront de s’abstenir. Ces pistes de solutions pourront convertir certains et arrêter les velléités d’autres, en attendant leur resocialisation à travers des formations qu’ils recevront au sein des sites instaurés pour la cause. Ce phénomène, disons-le, devient un facteur perturbant la quiétude sociale dans nos villes.

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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