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La renaissance africaine en éveil

Lundi 20 Janvier 2014 - 0:21

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Conçu par Cheikh Anta Diop en 1948, plus axé sur le plan culturel, le concept de renaissance africaine a connu un long chemin d’éveil pour être formalisé plus de cinquante ans après en tant que discours par le Sud-Africain Thabo Mbeki, sur l’idée d’un développement culturel et économique s’appuyant sur la démocratie et la bonne gouvernance.

En ce début de xxie siècle, la nouvelle génération de dirigeants africains a décidé d’entrer dans la modernité en proclamant la renaissance pour l’Afrique sous un nouveau paradigme. C’est ainsi que naquit le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad). Cette renaissance africaine est illustrée aujourd’hui par un édifice imposant en plein cœur de Dakar, la statue de La Renaissance africaine, œuvre impulsée par Abdoulaye Wade. L’entrée sereine dans ce xxie siècle nous permet de croire, nonobstant les tartufferies prévisibles, que l’Afrique y prendra sa place réelle dans le concert des nations.

N’en déplaise à ceux qui ont toujours accordé au continent africain une place de dernier recours en le gratifiant de formules aux relents paternalistes pour ne pas dire colonialistes ou racistes, tous les indicateurs socioéconomiques clignotent en faveur de l’Afrique, et nul ne s’y trompe en prônant les rapports de coopération gagnants-gagnants désormais voulus avec les États d’Afrique, ceux supposés émergents et ceux qui se sont donné le défi de le devenir dans des délais raisonnables.

La théorie sur la renaissance élaborée tantôt n’est nullement étrangère à ce nouvel ordre qui se profile. Contribution globaliste et réaliste hier, elle s’est affinée en contribuant à redonner à l’Africain la dignité, l’honneur, la fierté et la volonté, vertus qui le caractérisaient jadis. Tant d’exemples contribuent à démontrer la détermination des pays africains à ne pas céder aux sirènes fatalistes.

L’Éthiopie devient une référence mondiale en termes de développement durable avec l’un des plus grands champs d’expérimentation d’éoliennes, simultanément avec la formation de paysans à un type de culture économe en eau. Il en va de même pour le parc d’éoliennes installé par le Kenya sur le lac Turkana, qui est un bon exemple de développement à encourager des énergies renouvelables. Le Nigeria et l’Afrique du Sud ont un incroyable potentiel industriel qu’ils mettent à profit. Une multitude d’exemples prouvent que le développement du continent est inéluctable et indispensable aux autres. Historiquement, cela s’est déjà produit. D’autres pays ou puissances ont largement puisé dans les ressources humaines et naturelles de l’Afrique, et l’on a appelé cela traite négrière, puis colonisation. Aujourd’hui, l’approche est toute différente, car ces rencontres d’hier avec les autres cultures ont fait surgir la mondialisation, réalité interplanétaire d’interdépendance.

L’Afrique se porte mieux depuis une dizaine d’années, sa croissance excède 5% par an en moyenne, même si ce bon chiffre s’explique aussi par l’exploitation de ressources naturelles non renouvelables et ne suscite pas suffisamment d’emplois. Les gouvernements en ont pris bonne note et tâchent de s’inspirer des erreurs commises par les pays industrialisés qui privilégiaient autrefois la croissance au détriment de l’environnement. Dans l’exécution du Nepad comme conséquence logique de la renaissance africaine, on a compris qu’entre autres et à dessein, il fallait en priorité préserver l’environnement et donc dissocier croissance et utilisation des ressources naturelles.

Ferréol-Constant-Patrick Gassackys

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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