Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
- Le fait du jour - Gankama N'Siah
- Humeur - Faustin Akono
- Chronique - Boris Kharl Ebaka
- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Sergueï Lavrov
- Idées-forces - Les Dépêches de Brazzaville
- Analyse - Xinhua
« Bruits d’eaux », spectacle de la compagnie Théâtre AlibiMercredi 17 Juillet 2013 - 13:15 S’il est une catastrophe qu’il est impossible d’ignorer, car elle se produit sans cesse et qu’une grande énergie collective serait nécessaire pour l’éradiquer, c’est bien celle des bateaux de fortune qui échouent sur les côtes de la Méditerranée en provenance du continent africain. On a assez épilogué sur les drames que connaît l’île de Lampedusa, au large de la Sicile, point d’entrée privilégié pour les migrants clandestins, dont quelque 170 sont morts depuis le début de cette année, ne supportant ni la faim, ni la soif, ni la fatigue, ni les vents violents de la Méditerranée. L’ONU, quant à elle, continue de s’interroger sur l’absence de secours lors des traversées. Il est absurde de prétendre que pendant plus d’une dizaine de jours de mer ces embarcations de fortune ne sont pas visibles, d’autant plus qu’en Méditerranée il y a beaucoup de bateaux de commerce et de chalutiers. Faut-il en déduire qu’il y a abandon délibéré ou refus d’aide manifeste ? Certains faits évoqués pourraient fournir un début de réponse, telles les réticences de certains responsables de bateaux à secourir les migrants clandestins, car aucun pays n’accepte de les accueillir, mais aussi des jurisprudences exposant tout secouriste à des poursuites. Plus de 1 300 migrants ont quitté la Libye dans des embarcations de fortune pour l’Italie et un millier pour Malte, mais des dizaines de milliers de personnes, chaque année, tentent cette dangereuse traversée. Il est tout à fait indiqué de louer les tentatives de sensibilisation et d’information sur ce périlleux voyage, qui voit le départ de leur pays de plusieurs dizaines de milliers de migrants et fait plusieurs centaines de victimes par an. La scénarisation de cette tragédie est l’un des apports positifs contre toutes formes de discrimination et d’abomination en ce milieu d’année 2013. En effet, depuis le 8 et jusqu’au 31 juillet, au théâtre Girasole, en Avignon, se joue la pièce écrite par Marco Martinelli, Bruits d’eaux. En scène, un îlot au large de la Sicile où se croisent une multitude de navires partis d’Afrique avec de grands espoirs et ne ramenant que chagrin et désolation. Misère qui se retrouve incarnée dans le personnage d’un général employé par le ministère de l’Enfer dans une île du canal de Sicile, dont la macabre responsabilité consiste à comptabiliser les morts, noyés pour avoir voulu rejoindre l’eldorado européen. Ainsi ce dernier donne corps au texte en imaginant l’existence de ces malheureux, leur départ, leurs espoirs et enfin leurs combats face aux eaux. Bruits d’eaux, c’est aussi un hommage à ces Africains, hommes et femmes, qui ont vu leurs espoirs sombrer dans les flots, véritable tragédie contemporaine révélée par quelques auteurs. Il faut savoir qu’à l’actif de cette présentation il y a le Festival d’Avignon, qui, fidèle à sa tradition d’expression des arts du monde, fait également la part belle aux arts de la scène et plus précisément en programmant en off 2013 Bruits d’eaux et en favorisant des rencontres avec le public autour du spectacle, le jeudi 18 juillet, à 17h30. Théâtre Girasole, 24 bis rue Guillaume-Puy, 84000 Avignon. Theatregirasole.com/cms/fr/bruits-d-eaux. Ferréol Constant Patrick Gassackys Edition:Édition Quotidienne (DB) |