16 février 2016 : Olenghankoy confirme la ville morte ce mardi

Lundi 15 Février 2016 - 19:37

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Kinshasa et d’autres villes du pays pourraient être paralysés ce mardi 16 février 2016. En effet, l’opposition politique a décrété « villes mortes » en RDC pour le respect constitutionnel.

La date du 16 février 2016 a été choisie à dessein par l'oppositon pour la "ville morte". Car, en cette même date en 1992, des chrétiens de Kinshasa ont, dans une manifestation pacifique, marché dans les rues pour l’instauration de la démocratie. Ces jours-là, plusieurs Congolais ont payé de leur vie, plusieurs autres blessés, à la suite d’une répression sauvage du régime du feu président Mobutu. Et cette marche de 1992 fait donc partie des faits à capitaliser pour l’avènement de la démocratie dans l’ex-Zaïre après une longue lutte. Vingt-quatre ans après, l’opposition a dans un premier temps prévu une marche pour marquer sa détermination au respect de la Constitution, alors que le deuxième et dernier mandat du président Joseph Kabila, selon la loi fondamentale, arrive à terme. Mais elle a changé d’avis, optant pour la ville morte, parce que la majorité présidentielle a également programmé une marche pacifique en mémoire de la mort des chrétiens en février 1992.

« Nous ne pouvons pas revenir en arrière, rentrer à nouveau dans la dictature. Nous demandons au peuple congolais d’observer une journée ville morte le mardi 16 février 2016, pour soutenir le respect de la Constitution voté à 85 % par la population congolaise en 2005 », a réaffirmé Joseph Olenghankoy, président du parti politique Forces novatrices pour l’union et la solidarité (Fonus) et désigné actuellement modérateur de la Dynamique de l’opposition. L’un des acteurs politiques majeurs de l’opposition dans les années 1990 lors des manifestations de désobéissance civile, Olenghankoy et d’autres membres de l’opposition ont exprimé leur détermination pour cette journée ville morte du 16 février. « Nous avons modifié nos plans. Il n’y aura donc plus de marche pacifique, mais plutôt de ville morte. En fait, nous ne voulons pas que le sang des Congolais soit encore versé, parce que les partisans du pouvoir en place ont curieusement programmé une marche la même journée du même mardi. Nous demandons donc à la population de rester à la maison pour exprimer son soutien au respect de la Constitution. Ainsi, nous évitons l’affrontement, la répression et l’effusion du sang des Congolais », a déclaré le leader des Fonus.

Arrestation de Fayulu...

Ce dernier a aussi vigoureusement réagi contre l’arrestation, le 14 février, de l’opposant politique Martin Fayulu Madidi par les Forces armées de la RDC, avant d’être relâché tard dans la soirée. Le président de l’Engagement pour la citoyenneté et développement a été amené manu militari du siège de son parti sur l’avenue de l’Enseignement dans la commune de Kasa-Vubu à l’ex-Camp Kokolo, ont affirmé plusieurs sources.

Cette situation a exaspéré Joseph Olenghankoy : « Nous devons vaincre la peur. Nous condamnons avec la dernière énergie cet enlèvement et exigeons la libération sans condition de Martin Fayulu qui est un élu en plus. Et les militaires auteurs de cette arrestation arbitraire doivent être identifiés et punis car ils ont violé l’article 8 de la Constitution alors que les policiers et les soldats sont censés ne pas faire la politique ». Cette disposition constitutionnelle stipule : « L’opposition politique est reconnue en République démocratique du Congo. Les droits liés à son existence, à ses activités et à sa lutte pour la conquête démocratique du pouvoir sont sacrés. Ne peuvent subir de limites que celles imposées à tous les partis et activités politiques par la présente Constitution et la loi. Une loi organique détermine le statut de l’opposition politique ».

Martin Enyimo

Légendes et crédits photo : 

Joseph Olenghankoy

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