30 juin 2014 : un hommage mérité aux forces de sécurité

Mercredi 2 Juillet 2014 - 14:45

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Le discours du chef de l’État et le défilé du 30 juin ont honoré les artisans de la fin de la guerre dans l’est de la RDC. 

Le président de la République, Joseph Kabila Kabange, a eu les mots justes, la veille du 30 juin, pour établir le lien entre l’action des pères de l’indépendance et celle des forces armées de la RDC (Fardc) pour mettre un terme à la guerre dans l’est du pays. Dans son discours adressé à la Nation congolaise, il a rappelé l’obligation qu’à chaque fils de la RDC, de maintenir le pays « libre et uni ». C’est, en résumé, la raison de la lutte des pères de l’indépendance et de l’armée congolaise récemment.

L’hommage du président Joseph Kabila aux Fardc vient définitivement effacer toutes les années de déboires et critiques sévères de l’opinion vis-à-vis des troupes congolaises pour dénoncer une armée incapable de remporter la moindre victoire au front et des forces de sécurité désorganisées. À cet effet, le défilé du 30 juin, à la place du Cinquantenaire, a permis aux nombreux invités de découvrir le visage de cette nouvelle armée qui a mis fin à une vingtaine d’années d’agression, de guerres, de mouvements armés et d’insécurité dans l’est de la RDC. « Elles méritent, en effet, cet honneur pour la victoire combien décisive sur toutes les forces négatives venant de l’extérieur, celles basées à l’intérieur du pays, et sur les partisans de la division et de la soumission de notre peuple », a dit Joseph Kabila.

Le vent en poupe

Depuis la mise en déroute de la rébellion du M23, l’armée congolaise a le vent en poupe et cumule les victoires sur les forces négatives installées dans le corridor est de la RDC. Des contrées jadis sous la coupe des seigneurs de la guerre ont été libérées les unes après les autres à la satisfaction générale des autochtones qui communient au passage avec leur armée. Cette complicité entre l’armée et la population est la preuve de la confiance restaurée entre les deux parties. « Cette victoire sur le champ de bataille, nous la devons au savoir-faire et à la bravoure de nos forces armées et de sécurité. Nous la devons aussi au mariage entre notre armée et notre peuple, mus par une volonté commune et une détermination à toute épreuve, de sauvegarder l’unité nationale et l’intégrité territoriale du pays », a ajouté le président de la République.   

« J’annonce solennellement à la Nation congolaise que nos forces armées ont le contrôle absolu de l’ensemble du territoire national », a déclaré le président Joseph Kabila. L’annonce semble être passée inaperçue et pourtant elle vaut bien son pesant d’or quant on s’imagine un seul instant le lourd tribut que la RDC a payé à la suite des guerres et autres rebellions sur le territoire congolais depuis 1998. Les statistiques font état de plus de 7 millions de morts et des dégâts collatéraux très importants. Surtout, ces guerres ont eu un effet très négatif sur le développement et l’émergence de la RDC. Le Congo libéré peut désormais attirer des investisseurs dans toutes les provinces et booster à jamais l’économie.  

Érection d’un monument

Pour honorer la mémoire des soldats tombés sur le champ de bataille, le président de la République a annoncé l’érection prochaine d’un monument. « Seront également honorés par cette œuvre, les individus de différentes nationalités ainsi que les populations civiles qui, en dépit des sévices et au risque de leur vie, se sont comportées en véritables défenseurs de la patrie », a dit Joseph Kabila en invitant la Nation tout entière à la vigilance. Car, a-t-il précisé, l’ennemi nous guette et n’a pas encore lâché prise.

L’hommage aux Fardc a été concrétisé sur terrain par une cérémonie qui a connu deux temps forts : un défilé pédestre et un autre motorisé, pendant que les hélicoptères des combats et les bombardiers survolaient le ciel de Kinshasa. Joseph Kabila Kabange est arrivé à la Place du Cinquantenaire dans une jeep militaire après avoir passé en revue les engins de guerre déployés entre la cathédrale Notre-Dame et le lieu de défilé. En province, les forces de sécurité ont également été à l’honneur. Ainsi les unités des Fardc et de la Police nationale congolaise ont défilé à Matadi (Bas-Congo), à Bukavu au Sud-Kivu, à Mbuji-Mayi (Kasaï Oriental) et partout ailleurs. Au Nord-Kivu où la population a été longtemps meurtrie par les rebellions et agressions, le gouverneur Julien Paluku a salué la bravoure des Fardc. Il a appelé la population à bannir toute velléité de balkanisation du pays.

Défi énorme

Cependant, le défi pour l’organisation de l’armée demeure énorme autant le minimum vital n’est pas totalement garanti aux soldats congolais. La situation salariale des forces armées de la RDC laisse à désirer et leur avenir est toujours aussi incertain. Or, un pays aussi vaste que la RDC, partageant neuf frontières avec des voisins devrait donner tous les arguments à ses soldats pour leur éviter  de se mettre à la solde du premier venu. C’est la grande leçon qu’il faut retenir des rebellions de l’Est qui ont vu des fils de la RDC tourner leur canon contre la ,Nation-mère.

Enfin, le discours de Joseph Kabila a également fait un trait d’union entre les efforts de l’armée congolaise et la consolidation de la démocratie par l’organisation des élections libres, démocratiques et transparentes pour préserver les acquis d’hier. « Je demande donc à notre peuple de ne pas céder au chantage et d’appuyer toutes les institutions de la République, notamment la Commission électorale nationale indépendante qui a reçu la mission d’organiser les élections dans un climat apaisé », a-t-il déclaré.

Jules Tambwe Itagali

Légendes et crédits photo : 

1. Le président Kabila lors du défilé 2. La garde républicaine 3. La tribune d'honneur à la place du Cinquantenaire