32e sommet de l’UA : Félix Tshisekedi en quête d’une onction africaine

Samedi 9 Février 2019 - 16:45

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Le président de la République est arrivé, depuis le 9 février, à Addis-Abeba, en Ethiopie, où il doit participer à l'assemblée générale ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation panafricaine, les 10 et 11 février.

https://i1.wp.com/7sur7.cd/wp-content/uploads/2019/02/img-20190209-wa0018.jpg?w=720&ssl=1Le déplacement de Félix Antoine Thisekedi Tshilombo intervient après un récent périple qui l’a conduit successivement à Luanda (Angola), Nairobi (Kenya) et Brazzaville (Congo). Avec ses homologues de ces trois pays, il a eu des échanges fructueux qui lui permettent aujourd’hui de scruter son quinquennat avec optimisme, fort du soutien de ses pairs de la région. Car, au-delà de la consolidation de la coopération bilatérale entre les Etats visités et la RDC, Félix Tshisekedi s’est résolument engagé dans un processus de légitimation extérieure. C’est sur cette lancée que s’inscrit également sa présence au sommet de l’Union africaine (UA) qui, par ailleurs, est appelée à lever définitivement toute ambigüité par rapport au nouveau pouvoir installé en RDC au terme des élections du 30 décembre 2018.  

L’on se souvient, à ce sujet, que l’avènement de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême avait donné lieu à une vive polémique dans les arcanes de l’UA où des sons discordants s’étaient fait entendre. Dans un communiqué émis le 17 janvier, à la suite d’une réunion organisée à l’initiative du chef de l’État rwandais dans la capitale éthiopienne, des représentants de l’organisation avaient demandé la « suspension de la proclamation des résultats définitifs des élections » en RDC en raison des « doutes sérieux sur la conformité des résultats provisoires ». Une prise de position à laquelle d’autres chefs d’Etat africains n’avaient pas adhéré, y voyant une immixtion incongrue dans les affaires intérieures d’un pays et une atteinte grave à l’indépendance de la justice d’un État souverain.

Au début suspicieuse des résultats de la présidentielle congolaise, la Communauté de développement de l'Afrique australe, qui rassemble seize pays du sud et de l’est du continent, a finalement renoncé à remettre en cause les résultats du scrutin en atténuant ses propos par un communiqué moins sévère que les précédents. L’organisation s’est, au finish, contentée d'appeler les acteurs politiques congolais « à obtenir des réponses à leurs doléances électorales dans le respect de la Constitution et des lois électorales (…) ».  

Prenant le contrepied de Paul Kagame, le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, a, pour sa part, souligné que la situation en RDC exigeait, quelle que soit l’issue définitive des élections, « la recherche d’un véritable consensus national fondé sur le respect des principes démocratiques et des droits de l’homme, ainsi que sur la préservation et la consolidation de la paix ». Entre-temps, l'UA s’est vue court-circuitée par la Cour constitutionnelle qui avait rendu son arrêt proclamant Félix Tshisekedi président de la République, juste la veille de l’arrivée à Kinshasa d’une délégation de haut niveau de l’organisation devant jouer les bons offices. Un camouflet qui restera dans les annales.

En somme, pour maints observateurs, le 32e sommet de l’UA qui s’ouvre ce week-end est une occasion pour cette organisation panafricaine de lever une option consensuelle et définitive par rapport à l’alternance démocratique qui s’est opérée en RDC, afin qu’il n’y ait plus d’équivoque à ce sujet. Notons que l’un des enjeux de cette rencontre annuelle panafricaine est le passage de témoin entre le chef de l’Etat rwandais, Paul Kagame, et son homologue égyptien, Abdel Fatah al-Sissi.  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Félix Tshisekedi avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

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