57e anniversaire de l‘indépendance : sans discours présidentiel ni défilé des forces vives !

Samedi 1 Juillet 2017 - 16:42

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La veille, dans un court communiqué, le président Joseph Kabila avait invité la population congolaise à célébrer cet anniversaire «dans le calme et la méditation.» 

Une journée fade et morose que ce 30 juin 2017. Le Congo officiel avait dérogé à son rituel traditionnel de célébrer la fête de l’indépendance avec faste. Mis à part les quelques rares cultes religieux et autres manifestations de faible ampleur organisés à travers le pays, la commémoration des 57 ans d’indépendance n’a pas produit l’effet retentissant qu’on attendait. Les Congolais sont restés terrés chez eux, surtout que les signaux sur le plan sécuritaire n’étaient guère encourageants. Déjà la veille, le commissariat de police de la commune de Kalamu a été  attaqué en pleine journée entraînant, selon des sources, l‘évasion de quelques détenus du cachot avant que les forces de l‘ordre ne s’interposent.

Un fait qui, couplé à l’interdiction d’une conférence citoyenne de la société civile à laquelle devrait participer le lendemain le Dr Denis Mukwege, avait dissuadé de nombreux kinois à ne pas quitter leurs domiciles en ce jour mémorable. « On ne sait jamais. Ça peut péter à tout moment », susurraient de nombreux kinois encore marqués par l’évasion massive des prisonniers à l’ex-prison de Makala la veille du 17 mai, date commémorant la révolution afdélienne ayant renversé le régime Mobutu. 

Un message laconique attribué à la présidence de la République lu, la veille, sur les antennes de la radiotélévision nationale et relayé sur les réseaux sociaux a suffi pour rassurer les Congolais sur le fait qu’ils n’avaient rien à attendre en terme de festivités pour commémorer le 57e anniversaire de l’accession de leur pays à l‘indépendance. Dans ce message, la population congolaise a été exhortée à célébrer cet anniversaire « dans le calme et la méditation » tout en mettant en exergue l’état de santé du président de la République qui ne lui aurait pas permis d'adresser, comme de coutume, un message à la nation. Le traditionnel défilé du 30 juin a, de ce fait, été annulé et aucune raison officielle n'a été donnée pour justifier cette décision.

Toutefois, d’après certaine sources proches du sérail présidentiel, des « raisons d’ordre sécuritaires » auraient motivé toutes ces mesures tendant à ne pas donner du relief à la commémoration des 57 ans d’indépendance. Une déception toutefois pour de nombreux compatriotes qui attendaient  que le chef de l‘État s’exprime clairement sur certains dossiers-clés tels comme le Grand Kasaï, la résurgence des violences dans le Nord-Kivu ou encore sur la tenue de la présidentielle d’ici la fin de l’année, comme convenu dans l’Accord de la Saint-Sylvestre signé le 31 décembre sous l‘égide de l‘Église catholique.

Alain Diasso

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