60 ans d’indépendance : les prestations des Diables rouges en dents de scie

Vendredi 14 Août 2020 - 12:35

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le sport national a alterné le bon et le moins bon pendant les 60 ans d’indépendance.  Le football, le handball, le karaté, l’athlétisme, le tennis de table et bien d’autres disciplines ont réalisé quelques exploits grandeur nature avant de replonger dans le néant.

Le Congo a presque tout gagné sur le continent. L’équipe nationale, « Congo-sport » à l’époque, a remporté en 1965 sa seule médaille d’or aux premiers Jeux africains en s’imposant en finale  face aux  Aigles du Mali. En 1972, le Congo a réalisé  un autre exploit en gagnant la 8e édition de la Coupe d’Afrique des nations le 5 mars devant le Mali.   Ce succès donnait à l’équipe nationale le nom des « Diables rouges ».

Trente-cinq ans après le sacre de leurs aînés, les Diables rouges juniors remportaient eux-aussi la 15e édition de la CAN 2007 à Brazzaville devant le Nigeria. Le Centre national de formation de football crée en 2005 a contribué à la progression de ces jeunes double fois médaillés d’or des Jeux de la Francophonie en 2009 à Beyrouth au Liban puis en 2013 à Nice en France. Un record que détient désormais le Congo puisque dans l’histoire de ces jeux aucune  autre sélection n’a gagné  le tournoi de football  deux fois d’affilée.

Dans les clubs aussi le Congo a connu quelques succès dans les compétitions majeures. Le Club athlétique renaissance aiglons (Cara) a gagné en 1974 la Coupe d’Afrique des clubs champions.  La même année Paul Sayal  Moukila devient le seul footballeur congolais « Ballon d’Or » africain. L’Ac Léopards a emboîté le pas au Cara en soulevant en 2012, à Dolisie, le trophée de  la 9e  édition de la Coupe africaine de la Confédération. Cependant, le nombre de participation à la phase finale de la CAN confirme l’irrégularité des footballeurs congolais. L’équipe nationale seniors n’a participé qu’à sept CAN en soixante ans puis elle court toujours après sa première qualification à la phase finale de la Coupe du monde de la Fifa.

Le handball fierté nationale dans les années 80

Après le football, le handball a pris le relais dans les années 80 pour confirmer toute l’étendue du talent des Congolaises.  Les Diables rouges dames ont remporté la Coupe d’Afrique, quatre fois d’affilée ( 1979, 1981, 1983 et 1985). L’Etoile du Congo version féminine a elle aussi soulevé le prestigieux trophée des clubs (La Ligue des champions) à quatre reprises (1985, 1986, 1990 et 1994) puis une super coupe d’Afrique en 1995. L’Interclub est le dernier club congolais à remporter la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupes en 2007. Depuis lors le Congo n’a remporté le moindre trophée tant en sélection qu’en club. Les Congolaises ont abandonné leur leadership aux Angolaises. Si sur le continent le Congo a presque tout gagné, il ne lui manque par contre que la médaille d’or aux Jeux africains pour que son bilan soit plus que parfait.

Le karaté reste dans le coup

Le karaté est compté parmi les meilleures disciplines du pays en termes de médailles obtenues.  Nardy Bikoka est le dernier champion d’Afrique congolais. Il a remporté les médailles d’or respectivement lors des 15e et 17e championnats d’Afrique organisés à Dakar en 2014 et  à Yaoundé en 2017. Le karaté congolais a été également champion d’Afrique par équipe en 2001 à Madagascar.  Lors du cinquantenaire des Jeux africains en 2015, Innocent Okemba et Dualde Malonga ont respectivement obtenu des prestigieuses médailles dans les catégories des moins de 60kg et 84 kg.  Dony Rahim Vouta  a, quant à lui,  gagné la ceinture continentale au Kick-boxing.

Le Congo si proche d’une médaille olympique en athlétisme

Franck Elemba a manqué de justesse l’occasion d’offrir au Congo sa première médaille olympique en se classant 4e au lancer du poids lors des Jeux olympiques (JO) de 2016. Les « Mig » ont été finalistes aux JO de Moscou en 1980 et demi-finalistes à Munich en 1974 lors de la course sur piste de 4x100 m. Sur le continent, les Diables rouges courent après leur première médaille d’or aux championnats d’Afrique. Ils ont toutefois réussi à équilibrer l’équation dans d’autres compétitions en la remportant aux Jeux africains de 2015 (une médaille d’or et une de bronze) puis à deux reprises aux Jeux de la Francophonie de 2017 aux 100 et 200 m.

L’expertise chinoise booste le tennis de table congolais

Grâce à l’expertise chinoise, les pongistes congolais ont glané de nombreuses médailles dans les compétitions internationales. Le Congo a été champion du monde de troisième division en 2010 à Moscou.  Lors des Jeux africains 2007, les Diables rouges ont remporté deux médailles d’or en simple dames et en double mixte. A Brazzaville en 2015, ils ont fait autant cette fois en double messieurs et double dames.

Les Jeux africains redonnent de la confiance à la boxe et la gymnastique

Les 11emes Jeux africains ont soigné le palmarès des boxeurs congolais.  Pendant cette compétition, les Diables rouges ont obtenu une médaille or et une autre de bronze. Dans la foulée, le Congo organisait les 18e championnats d’Afrique en 2017. Les Congolais gagnaient à cette occasion leurs premières médailles en championnats d’Afrique. Une médaille d’or et trois de bronze telle était la moisson.  Le Congo a raflé trois ceintures en 2019 à Brazzaville dans les combats professionnels.

 En gymnastique, le Congo a remporté la médaille d’or en solo hommes aux 11e Jeux africains de Brazzaville 2015. Lors des 14e championnats d’Afrique d’aérobic juniors et seniors, les gymnastes congolais ont été quatre fois au sommet du podium. 

Terre d’accueil, le Congo a entre autres organisé en 60 ans les Jeux africains (1965 et 2015), les 14e championnats d’Afrique d’athlétisme en 2004, le Semi- marathon international de Brazzaville, la CAN Junior en 2007, les CAN de handball (1979 et 2018), les championnats d’Afrique de boxe…Les seuls rendez- vous manqués sont l’Afro basket 2017 et la CAN féminine 2020 pour des motifs financiers.

Pari des infrastructures gagné mais pas celui de leur mise en valeur

En 60 ans, le gouvernement a consenti des efforts pour doter le pays des infrastructures de qualité.  A la faveur des 11e Jeux africains à Brazzaville, le Congo s’est doté à Kintélé d’un Palais des sports, d’un complexe nautique et de son plus grand stade de football. Les cinq gymnases dont quatre à Brazzaville et un à Oyo ont été construits.  Grâce à la politique de municipalisation accélérée, onze des douze départements disposent des stades modernes. Ces stades sont devenus pour la plupart des monuments alors que leur mise en valeur conjuguée avec la volonté de construire des hôtels (3 ou 5 étoiles) dans les départements fera du Congo un candidat crédible à l’organisation d’une phase finale de la CAN seniors.

Des initiatives allant dans le sens de relever le niveau du sport national sont prises. Il ne reste plus qu’à appuyer les athlètes dans leur préparation pour récolter les bons fruits. La moisson des athlètes sur le terrain aurait été très bonne si les Diables rouges bénéficiaient d’une préparation adéquate. Les problèmes de financement dûs au décaissement tardif des fonds par le gouvernement qui se bat seul sans l’appui des sponsors ont relégué les prestations des sportifs congolais au second plan. Ce qui fait que plus de deux décennies durant, les équipes nationales se sont montrées  irrégulières sur l’échiquier international, n’enregistrant  que très peu d’avancées. La détection, tant réclamée par les autorités, passera entre autres par la relance des jeux nationaux de l’Onssu qui jadis faisaient la force du sport national.

 

 

 

 

 

 

James Golden Eloué

Légendes et crédits photo : 

Jacques Yvon Ndoulou avec le trophée de la CAN 1972 Ces Diables rouges dames qui ont fait honneur au handball congolais Les médaillés de karaté

Notification: 

Non