69e assemblée de l’OMS : Margaret Chan regrette l’échec de la lutte anti-moustiques

Mardi 24 Mai 2016 - 12:42

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Débutés lundi, les travaux de la 69e assemblée de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) prendront fin le 28 mai à Genève, en Suisse. A l’instar des assemblées mondiales qui ont précédé la présente rencontre, les participants vont arrêter la politique de l’organisation.

À cette occasion, la directrice générale de l’OMS, Margaret Chan a déclaré devant les délégations présentes que la propagation de la fièvre Zika est « la conséquence de l’échec massif des politiques de lutte anti-moustiques ». « Zika est une conséquence extrême de l'incapacité à fournir un accès universel aux services de planification sexuelle et familiale (…). La propagation de Zika est le prix à payer du fait d'un échec massif de la politique qui a abandonné le contrôle des moustiques dans les années 1970 », a-t-elle insisté.

Rappelant que l'Amérique latine et les Caraïbes, durement touchés par Zika, ont la plus forte proportion de grossesses non désirées dans le monde, la directrice générale de l’OMS a déploré le fait que l'infection, propagée par les piqûres de moustiques, a atteint l'Afrique.

Margaret Chan a exprimé un profond regret sur le fait que les experts avaient « laissé tomber » dans les années 1970 la lutte contre les insectes porteurs de maladies. Les épidémies qui deviennent des urgences actuellement révèlent toujours des faiblesses spécifiques dans les pays touchés, mettant en lumière les lignes de faille du travail de préparation de la communauté internationale, a-t-elle estimé.

Evoquant l’échec observé dans la lutte contre le virus Zika en Amérique latine, la directrice générale de l’OMS a dit que les campagnes d'éradication avaient réussi dans 18 pays en permettant à ces Etats de se débarrasser de l'insecte dès 1962. Malgré cela, la résistance aux insecticides, plus un manque de volonté politique ont provoqué une recrudescence des moustiques Aedes aegypti.

« En l'absence de vaccins et de tests de diagnostic fiables et disponibles à grande échelle pour protéger les femmes en âge de procréer, tout ce que nous pouvons offrir, ce sont des conseils : éviter les piqûres de moustiques, retarder les grossesses, ne pas se rendre dans des régions atteintes par le virus », a déclaré Chan.

Signalons que plus de 60 pays et territoires sont maintenant concernés par la propagation de Zika. Et loin de s’arrêter au niveau actuel, la même souche pourrait, selon des experts, atteindre l’Europe cet été. Le virus qui a été déclaré urgence mondiale de santé publique peut provoquer des malformations congénitales graves pendant la grossesse.

 

Nestor N'Gampoula

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