Accès au crédit : les PME et PMI crient à l’exclusion

Lundi 6 Octobre 2014 - 20:19

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Ces sociétés ont déploré les conditions difficiles de fonctionnement de la plupart d’entre elles à cause des contraintes imposées par les institutions financières de la RDC.

Laissant exprimer sa colère, la principale organisation congolaise réunissant les petites et moyennes entreprises et les petites et moyennes industries, en l’occurrence la Fenapec, a rappelé tout le danger qui pèse sur l’émergence d’une classe moyenne dans le pays. Pourtant, cette fédération reste convaincue que la reconstruction de la RDC ne peut passer en dehors des PME et PMI. Autre révélation au cours de cet entretien accordé à l’ACP, il n’existe à ce jour aucun cadre de concertation pour traiter des divergences qui minent les relations entre la Fenapec et les institutions financières. L’idée est d’arriver à harmoniser leurs vues.

Au-delà, il y a l’inexistence de garanties immobilières, l’exigence d’un matelas de devises au compte du demandeur représentant le montant du crédit sollicité ou sa moitié. La Fenapec va encore plus loin en fustigeant l’absence de délai de remboursement ou le délai trop court. Selon un cabinet spécialisé, plusieurs études concordantes montrent que la question est bien plus complexe. Il a évoqué notamment l’absence totale de préparation des PME locales. Concrètement, l’on parle d’une absence de professionnalisme dans le montage et l’exécution des projets. Et il s’agit déjà d’un frein à leur accès au crédit. En effet, a-t-il poursuivi, beaucoup parmi elles peinent à comprendre le fonctionnement des marchés des capitaux. C’est le constat sur le terrain, a-t-il martelé. Sur ce point précis, la Fenapec, réagissant à une question de l’ACP, a reconnu cette faiblesse. Elle a évoqué la difficulté réelle d’élaborer un projet bancable ou un business plan. Toujours sur un ton critique, elle a dénoncé les frais de tenue de compte très élevés et d’autres obstacles au développement des PME et PMI en RDC.

Pour la Fenapec, le gouvernement doit nécessairement prendre des mesures incitatives pour encourager les entreprises locales. Il faut continuer à améliorer le climat des affaires afin que les effets ne soient pas bénéfiques qu’aux seuls investisseurs étrangers. Sur un ton plus nuancé, l’expert quant à lui a rappelé la nécessité pour les entreprises locales de comprendre que la compétitivité reste la clé pour promouvoir les activités. Il n’y a pas de place pour le favoritisme sans un effort pour comprendre le contexte financier international. Il faut s’assurer aussi de la bonne culture financière et comptable. Ces entreprises locales doivent fonctionner selon les normes généralement admises. Le bon business plan demeure le « sesame » pour avoir accès au crédit. Ensuite, il s’impose également une bonne organisation et une bonne gouvernance. Au final, il revient au gouvernement de poursuivre ses efforts d’amélioration du climat des affaires.

Laurent Essolomwa