Activités agricoles : les exploitations masculines plus rentables que celles des femmes

Lundi 24 Mars 2014 - 21:25

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Un rapport intitulé « Levelling the field : opportunities for women farmers in Africa », publié par la Banque mondiale (BM) et l’organisation ONE, a relevé des écarts importants entre les agriculteurs des deux sexes dans six pays, allant de 13% à l’Ouganda à 25% au Malawi.

Il s’agit de la première étude du genre dans la région subsaharienne. Aussi les résultats ainsi révélés permettent-ils aux dirigeants de ces six pays, à savoir l’Éthiopie, le Malawi, le Niger, le Nigéria, l’Ouganda et la Tanzanie, de se pencher plus en profondeur sur les derniers verrous à l’expansion des activités agricoles féminines réputées malencontreusement plus importantes. Et même le reste de la région subsaharienne peut tirer toutes les leçons au regard de la similitude des réalités socioéconomiques. L’idée est d’arriver à suggérer des mesures correctrices pour mettre fin aux inégalités entre les deux sexes dans le secteur agricole.

un agriculteur au Plateau des Batéké Cette dernière publication a cherché à sonder l’ampleur et les causes des différences de production plutôt frappantes entre les agriculteurs des deux sexes. D’abord, une information importante, ces six pays réunis représentent ensemble 40% de la population d’Afrique subsaharienne. Certes, ont reconnu les enquêteurs, les femmes occupent une part importante de la population agricole en Afrique mais, ont-ils poursuivi, elles manquent généralement les facteurs pouvant améliorer leur productivité, notamment la propriété foncière, l’accès au crédit et aux intrants agricoles, les services de vulgarisation et l’accès aux marchés.

Pour autant, même avec le même accès aux engrais, à la main d’œuvre et aux formations que les hommes, les femmes n’arrivent pas à obtenir nécessairement les mêmes rendements, ont-ils martelé. Pour les enquêteurs, cette situation confirme la complexité des tâches à accomplir pour arriver à améliorer la productivité des femmes. Les efforts visant à réduire les écarts auront pour effets d’accroître la sécurité alimentaire et d’améliorer les moyens de subsistance de la population africaine. Une telle perspective ne peut qu’aider à faire face aux projections les plus alarmistes sur la croissance démographique africaine qui sera multipliée par quatre dans les quatre-vingt-dix prochaines années. Selon les calculs des enquêteurs, la seule facilité d’accès aux moyens de production pourrait augmenter de 20 à 30% les rendements des agricultrices. Cela contribuerait à aumenter à son tour la production agricole totale de 2,5 à 4%.

Laurent Essolomwa

Légendes et crédits photo : 

Un agriculteur au Plateau Batéké