Affaire Koffi : la ministre Thérèse Olenga monte au créneau

Mercredi 27 Juillet 2016 - 19:47

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Assurément outrée par la conduite de la star déjà inculpée et en détention provisoire pour coups et blessures volontaires, depuis le 26 juillet, au Centre pénitentiaire de rééducation de Kinshasa (CPRK), l’autorité provinciale l’a jugée impardonnable et l’a déplorée sur le petit écran les heures qui ont suivi.

 

Koffi Olomide peu avant son acheminement au CPRKDans la foulée des réactions suscitées par le sujet polémique qui a valu à Koffi Olomide son inculpation, il y a la déclaration de Thérèse Olenga qui brise le silence des personnalités féminines de la RDC. En effet, même si, à l’entame de son propos, la ministre provinciale de l’Éducation, de l’Environnement, de la Communication et du Genre a souligné qu’elle prenait la parole en tant que femme sans engager sa fonction, il n’en reste pas moins que son discours a son pesant d’or. Le geste déplorable de Koffi Olomide qu’elle a tout de suite qualifié d’atteinte à la dignité de la femme, elle  l’a circonscrit dans le contexte d’une « nation meurtrie par les questions de violence dans l’est de la RDC ». Thérèse Olenga est dès lors d’avis qu’« une telle violence exprimée ne peut pas se pardonner ». Au reste, la ministre du Genre a pensé que « tous les activistes devraient se mutualiser pour nous donner la meilleure manière de bannir à jamais des agissements aussi avilissants ».

En sus, Thérèse Olenga a lancé un appel aux associations des droits de l’homme, quitte à leur demander à « se rapprocher, à porter de l’attention sur nos enfants et jeunes sœurs qui exercent ces métiers ou d’autres métiers connexes pour voir comment les encadrer ». Par ailleurs, au-delà de l’encadrement dont elles pourraient bénéficier, l’autorité provinciale a préconisé de « les syndiquer de manière à ce que leur métier soit respectable et qu’elles-mêmes soient respectées ». Car, a reconnu la ministre, ce cas de figure où le Grand Mopao est mis en cause n’est pas une première. « Nous avons enregistré tant de révélations des travers vécus dans ces milieux, nous ne devons pas accepter cela », a-telle affirmé devant la caméra.

Il semble que la chance a définitivement tourné contre le patron de Quartier Latin. En effet, déjà que son mea culpa en direct à la télévision nationale dimanche n’a pas pu faire effet sur la justice, Thérèse Olenga à son tour se montre bien sévère à son endroit et semble même afficher un certain scepticisme. La conclusion de son propos est assez explicite à ce point  : « Koffi nous présente son pardon. Il ne faut pas que ce soit un pardon par intérêt mais que ce soit vraiment un acte de contrition bien pensé, bien ressenti. Et, aujourd’hui, moi je me lève pour dire : Non, non et non ! ».

Pour l’heure, il nous revient que « Koffi Olomide est gardé à la cellule 14 du pavillon 8, réservé aux notabilités », un détail que l’AFP a relevé depuis le jour même de son arrestation. À dater de mardi, il fallait compter cinq jours pour avoir le verdict de la procédure judiciaire enclenchée contre lui. Mais au regard des faits, d’aucuns estiment qu’il est en passe de rester encore au frais un certain moment. Et pour cause ? Il y a lieu de rappeler ici qu’il y a maintenant près de trois ans, l’interprète de Selfie avait été condamné à trois mois de prison avec sursis pour des faits similaires à ceux qui lui sont reprochés à ce jour. En effet, déjà en août 2012, il avait été reconnu coupable de « coups et blessures volontaires » à l’encontre de son producteur Diego Lubaki. Si sa culpabilité est établie pour cette même infraction, le « Jeune Pato » risque bien d’écoper cette fois d’une peine plus lourde qui va de 8 jours à 6 mois de prison ferme. Peu avant son transfert au CPRK, il semblait bien optimiste à en croire ce post sur Facebook : « Que la justice de l’homme soit juste et équitable. À tous mes fans gardez votre sang froid...On va s’en sortir ». Vu la tournure qu’a pris l’affaire, il n’est pas vraiment certain que le vœu exprimé soit suffisant pour le tirer d’affaire !

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Koffi Olomide peu avant son acheminement au CPRK

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