Affaires sociales : les personnes handicapées dénoncent la non prise en compte de leurs préoccupations

Mardi 25 Mars 2014 - 18:52

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L’Union nationale des associations des personnes handicapées du Congo (Unhaco) indique que la loi du 22 avril 1992 portant statut, protection et promotion de la personne handicapée n’a toujours pas de textes d’application, 22 ans après sa promulgation

« Quel avenir pour la personne handicapée du Congo d’ici à l’horizon 2025 » : dans ce communiqué, lu par Jean De Dieu Goma, président directeur national de l’Unhaco, et qui était adressé aux décideurs, les personnes vivant avec handicap membres de l’Unhaco, dénoncent le non-respect des engagements pris par les instances dirigeantes avec lesquelles ils travaillent. « L’accès aux infrastructures de base, immeubles et installations même construits de nos jours ne prennent pas toujours en compte les besoins des personnes handicapées. Les normes et politiques existantes ne sont pas respectées. Nous pouvons citer en exemple les nouveaux logements, les voiries urbaines, les ouvrages sportifs et certains aéroports », ont-ils noté.

« Le Congo s’est fixé pour objectif, de devenir d’ici 2025, pays émergent. Tous les indicateurs économiques aujourd’hui tendent à le confirmer. Cependant, on ne saurait construire une économie sans le social. La crainte des personnes handicapées est grande dans la mesure où, à ce jour, beaucoup des préoccupations les concernant demeurent pendantes », ont poursuivi les personnes vivant avec handicap. Elles ont, en outre, noté que sur le plan de l’emploi, seuls les ministères de la Fonction publique et des Affaires sociales appliquent le principe de quotas de 10% accordé aux personnes handicapées. En dépit de la circulaire du ministère de la Fonction publique consécutive à la directive du chef de l’État, ce principe devrait aussi être observé par les entreprises privées lors des embauches.

Selon ces mêmes personnes, les attitudes négatives constituent aussi une barrière à l’épanouissement de la personne handicapée. Les croyances et les préjugés créent des obstacles à l’éducation, à l’emploi, aux soins de santé et à la participation sociale. Pour les handicapés, les attitudes des enseignants, du personnel administratif des écoles, des autres enfants et même des membres des familles affectent l’inclusion des enfants handicapés dans les écoles ordinaires. « En ce qui concerne les centres de réadaptation et de rééducation fonctionnelle, il faut noter que des efforts sont faits dans ce sens, dans la mesure où l'on en compte quatre, notamment à Pointe-Noire, Nkayi, Owando et Brazzaville. Malgré l’existence de ces centres, il faut déplorer la mauvaise coordination des services, le manque d’effectifs, l’insuffisance des compétences et la lancinante question du budget de fonctionnement non disponible », ont ajouté ces personnes.

Les personnes handicapées vivent sous pression

Dans leur communiqué, elles confirment qu’il y a une corrélation entre handicap et pauvreté. Une majorité de personnes handicapées vivent dans la pauvreté. En effet, dans ce contexte déjà difficile, les taux de pauvreté sont donc plus élevés pour les personnes handicapées que pour celles qui ne le sont pas. En moyenne, les personnes handicapées et les ménages dont une des personnes est handicapée connaissent plus fréquemment des privations, dont l’insécurité alimentaire, les mauvaises conditions de logement, le manque d’accès à l’eau pure ou à l’assainissement, l’accès insuffisant aux soins de santé, et ont moins de biens ou de ressources que les autres.

Enfin, dans leur plaidoirie, les personnes handicapées ont sollicité la contribution du ministère à la résidence chargé de l’Aménagement du territoire et des Grands travaux, pour la construction du nouveau siège de l’Unhaco dont le terrain est acquis depuis le 1er août 2013. Conformation faite publiquement par le ministre des Affaires foncières et du Domaine public, lors de la conférence générale de la jeunesse qui s'est tenue le mois dernier à Brazzaville.

Guillaume Ondzé