Afrique centrale : Lucas Abaga Nchama plaide pour un marché boursier unique

Mercredi 7 Octobre 2015 - 7:55

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Lors de la conférence de presse qui a clôturé la réunion de la Zone franc, le 2 octobre à Paris, la question des Bourses  des valeurs  monétaires d’Afrique centrale (BVMAC) a été posée. Le Cameroun et le Gabon se battant pour le leadership de la zone.

Il faut noter que l’Afrique centrale est caractérisée par deux marchés boursiers.  Le premier marché boursier est calqué du marché régional ouest-africain.  C’est la bourse régionale des valeurs mobilières d'Afrique Centrale (BVMAC)  installée au Gabon. Le second marché  boursier est propre au Cameroun. Il s’agit de la Douala stock exchange (DSX)  au Cameroun.

Le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Béac), Lucas Abaga Nchama, a soutenu l’avantage d’une bourse unique, susceptible d’attirer plus de capitaux. Citant l’exemple de l’Afrique de l’Ouest. Il pense à la possibilité d’un rapprochement des deux bourses régionales d’Afrique centrale, tout en relevant l’absence d’un « modèle unique », dans les faits, l’important étant « l’harmonisation des textes ».

Le manque de volonté politique  et la proximité bloquent le rapprochement de la fusion des deux marchés boursiers

La volonté politique des Etats membres est la clé du succès de l’intégration des marchés financiers. Mais quel que soit le choix, l’avenir de ces places financières passera par la création de pôles régionaux.

De l’avis de nombreux analystes, au-delà du défaut de culture boursière et d’un processus de mise en place qui doit encore faire l’objet d’améliorations, la DSX et la BVMAC payent le prix de la proximité, faisant perdre à la Cémac l’opportunité de « dynamiser le marché financier » sous-régional, due à l’étroitesse desdits marchés, « qui ne profitent guère des avantages d’économies d’échelle qu’apporterait la consolidation des places boursières ».

En outre, « le faible nombre d’opérations réalisées à ce jour sur ces marchés soulève à nouveau la question de la viabilité de ces structures boursières », constate le régulateur du marché sous-régional. Et contrairement à ce que pense le gouverneur de la Béac, nombreux experts qui suivent l’évolution des marchés financiers en Afrique centrale, pensent que l’existence des deux places boursières dans la zone Cemac ne permet pas la construction d’un marché des valeurs mobilières liquide et efficace dans cette sous-région.

Une nécessaire fusion selon la Bad

En 2011, la Banque africaine de développement (Bad) a proposé un projet de fusion pour stopper définitivement la compétition entre les deux places boursières. Selon la proposition de la BAD, la bourse régionale devrait être déplacée à Douala (Cameroun), où l’activité économique est plus importante, et le régulateur de la sous-région (Cosumaf) devrait être maintenu à Libreville (Gabon). Ce qui impliquerait la disparition du régulateur du marché camerounais.

Or si le principe a été admis, le dossier  a été renvoyé pour discussion. Plusieurs raisons ont plaidé en défaveur du modèle de fusion proposé par la Bad. Le premier est celui des coûts de transaction sur la place financière de Douala, plus élevé qu’à Libreville.

 L’avocat général près la Cour de justice de la Cémac, Georges Taty explique que « cette bipolarité boursière est une source de tension politique, d’inefficacité et de désintégration économique, financière et boursière ».

Une place financière double pour conserver une part d’autonomie

L’ingénieur Babissakana avait opté quant à lui, pour une place financière double (Libreville et Douala), avec un marché spécialisé dans les obligations et un autre dans les actions, tous sous la coupe d’un seul régulateur. Cette formule a pour avantage que chaque marché conserverait une part d’autonomie.

Pour la Cosumaf, « un marché financier régional intégré est une réponse à l’effort constant des autorités politiques visant une impulsion nouvelle et décisive du processus d’intégration en Afrique centrale. Le processus de rapprochement est donc conforme à cette volonté politique d’intensifier cette intégration ».

Le rapprochement  de la bourse de Douala et de celle de Libreville est en cours d’examen par un comité ad hoc mis en place par le Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac).

 

 

Noël Ndong

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