Afrique : des militants des droits de l’Homme préviennent sur la montée de l’intolérance religieuse

Lundi 1 Mai 2017 - 14:32

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Pour l’Association africaine « Agir ensemble pour le bien-être mental, physique et socioculturel de la jeunesse », cette situation est à la base des violations graves et sérieuses des droits de l’Homme, sinon du droit international humanitaire dans certains pays d’Afrique.

Dans une lettre ouverte adressée au pape François et dont copies ont été réservées au président de l’Union africaine, au chef de l’Etat de la RDC, au Premier ministre de la République d’Algérie, à l’ambassadeur de l’Union européenne en RDC et au calife de la Communauté Ahmadiyya, l’Association africaine « Agir ensemble pour le bien-être mental, physique et socioculturel de la jeunesse » (ABES) a dénoncé la montée de l’intolérance religieuse qui prend corps en Afrique, particulièrement en Algérie et en Egypte où les Musulmans ahmadis sont persécutés et les chrétiens coptes, tués.

A en croire cette ASBL, certains Africains qui confondent leurs traditions avec les commandements de Dieu se permettent de méconnaître aux autres leurs droit « à être ». Aussi ont-ils créé, note cette association, des tribunaux en marge des juridictions légalement établies pour limiter la liberté de pensée de leurs semblables aux motifs qu’ils seraient des infidèles. « Nous attirons l’attention de tout porte-étendard des enseignements de la vraie parole de Dieu (musulmans ou chrétiens) de dire non aux violations massives des droits universellement reconnus aux minorités ahmadies en Algérie et chrétiennes coptes de l’Egypte », a souligné ABES. Citant le calife Mirza Masroor Ahmad, cette association a averti du fait que « si les flammes de la haine ne sont pas éteintes au niveau le plus bas de l’échelle, les membres d’une famille rejetée par la société feront des alliances avec le diable qui ne garantiraient pas la survie de la race humaine ».

Un crime contre l’humanité

Dans cet appel urgent à l’action lancé à ces autorités religieuses et politiques, cette association note que la persécution des Ahmadis en Algérie et le massacre des coptes en Egypte constituent un crime contre l’humanité au sens du Statut de Rome créant la Cour pénale internationale (CPI). Cette ASBL rappelle, par ailleurs, aux auteurs de ces actes décriés que l’infraction de génocide est établie dès qu’il existe l’intention de détruire et que la victime de l’acte est un membre du groupe choisi comme tel.

ABES a, par ailleurs, noté que « personne n’a le droit d’ôter la vie d’un autre citoyen à cause de son appartenance à un groupe religieux comme tel, l’impunité des responsables de la persécution des Ahmadi en Algérie et des coptes en Egypte est une violation flagrante des Constitutions algérienne et égyptienne, du Pacte international relatifs aux droits civils et politiques et de la Convention sur le génocide de 1948 ainsi que de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. « Ces actes sont des crimes internationaux les plus graves », a insisté cette association, qui exhorte ces autorités à dire non à ces violations et de rappeler au mullah Malik Rashid Ahmad de cesser d’encourager des attaques délibérées lancées contre des bâtiments consacrés à la religion, puisqu’il s’agit aussi, a souligné ABES, d’un crime contre l’humanité au sens du statut de Rome précité.

Cet appel souligne qu’au cours de cette répression en Algérie, des dizaines d’Ahmadis ont été arrêtés et accusés de violer la paix sociale, et le Centre communautaire sous construction dans l’Etat de Blida a également été démoli par la municipalité locale. Alors que le ministère des Affaires religieuses a publiquement accusé les Ahmadis d’« extrémisme » et de servir des intérêts étrangers. Aussi le clergé a-t-il publié des édits contre les Ahmadis et, dans certains cas, a ordonné aux femmes d’Ahmadis de se séparer de leurs maris ou vice-versa. L’ASBL attend donc de la communauté internationale de prendre note de l’aggravation de la situation des Ahmadis en Algérie et d’intervenir en vue de mettre fin à cette persécution.

 

Lucien Dianzenza

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