Afrique du Sud : le Parlement examine mardi la procédure de destitution Jacob Zuma

Lundi 4 Avril 2016 - 13:30

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L’affaire de la construction de la résidence privée du président sud-africain grâce au financement public est loin d’être terminée puisqu’après le jugement de la Cour constitutionnelle la semaine dernière, le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), a immédiatement lancé une procédure de destitution contre le chef de l’État.

« L’Assemblée nationale examinera mardi 5 avril la motion déposée par l’Alliance démocratique pour la destitution du président, en vertu de la section 89 de la Constitution », a déclaré dimanche le porte-parole de l’Assemblée nationale, Baleka Mbete à la presse.  Il a indiqué que cette procédure de destitution n’a toutefois guère de chance d’aboutir puisque le parti de Jacob Zuma, le Congrès national africain (ANC) - au pouvoir depuis la fin de l’apartheid -, dispose de la majorité absolue au parlement. D’ores et déjà, ce parti a assuré  qu’il continuait à soutenir l’actuel président sud-africain.

La semaine dernière, la Cour constitutionnelle a rendu son jugement sur l’affaire de la résidence privée de Jacob Zuma. Elle a notamment dit que le président sud-africain n’avait « pas fait respecter, ni défendu, ni suivi la Constitution ». Estimant qu’une partie des travaux engagés par le président dans le domaine de Nkandla  concernant par exemple le poulailler, la piscine ou encore le centre pour visiteurs, les juges ont dit que tout cela n’était en rien lié à sa sécurité et devait donc être remboursé à l’État.

En 2015, Jacob Zuma était déjà visé par une motion de censure pour n’avoir pas arrêté son homologue soudanais, Omar el-Béchir, est poursuivi par la Cour pénale internationale. Fort heureusement, le président sud-africain avait été sauvé par les députés de son parti.

Pour ce qui est de l’affaire de sa résidence privée, il a longtemps nié toute irrégularité dans le financement public des travaux de celle-ci, estimés en 2014 à 216 millions de rands (24 millions de dollars à l’époque), avant de s’excuser dans un discours télévisé à la nation, d’avoir eu recours aux fonds publics. Il a alors reconnu avoir commis une faute constitutionnelle. Et dans l’espoir de calmer les esprits, Jacob Zuma a promis de se conformer à l’arrêt et de rembourser les frais engagés à titre privé.

Actuellement âgé de 73 ans, Jacob Zuma est soutenu par l’ANC, le parti anti-apartheid, même si certains partis d’opposition et autres Sud-africains lui reprochent d’être responsable de toute une série de scandales. Son second mandat doit s’achever en 2019. L’ANC est au pouvoir depuis la victoire de Nelson Mandela aux premières élections post-apartheid en 1994.

 

Nestor N'Gampoula

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