Afrique subsaharienne : la baisse des prix des matières premières continue de peser sur la croissance

Mardi 12 Avril 2016 - 16:32

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En 2015, l’activité économique a ralenti en Afrique subsaharienne avec en moyenne une croissance du PIB de 3,0%, au lieu de 4,5% enregistrés en 2014. Il s’agit du taux de croissance le moins élevé depuis 2009.Telles sont les conclusions du rapport de la Banque mondiale dénommé, « Africa Pulse », publié, le 11 avril, au cours d’une conférence de presse.

Le texte précise que les prévisions de croissance pour 2016 restent moroses à 3,3%, bien en dessous du fort dynamisme que la région Afrique a affiché de 2003 à 2008, avec un taux de 6,8%. Une croissance qui devrait rebondir en 2017 et 2018 pour atteindre le taux de 4,5%.

« L’Afrique doit évaluer la situation sans dormir sur ses lauriers, il y a plusieurs opportunités. La première serait de traiter des réformes de politique qui ont été mises en veilleuse. Elles devront être mises en œuvre, au plus vite. Il faudra ensuite se pencher sur la possibilité de diversifier et développer la résistance des lieux où il fait bon vivre », a conseillé l’économiste en chef par intérim de la Banque mondiale pour l’Afrique, Punam Chuan-Pole.

Selon elle, « il s’agit du taux de croissance le moins élevé depuis 2009 ». Cette régression de la croissance, a-t-elle ajouté, s’explique par le fait que : « les cours des matières premières en particulier ceux du pétrole qui ont chuté de 67 % entre juin 2014 et décembre 2015 et à l’atonie de l’économie mondiale, surtout du côté des marchés émergents ».

Aussi, dit-elle, « dans certains pays, des facteurs internes, comme les pénuries d’électricité, la sécheresse, l’incertitude politique et des menaces pour la sécurité nationale sont venus aggraver les conséquences négatives de la baisse des prix des matières premières ».

En revanche, précise-t-elle, « l’embellie économique s’est poursuivie dans d’autres pays qui affichent toujours une croissance robuste. C’est le cas des pays importateurs de pétrole tels que le Kenya, le Rwanda et la Tanzanie, ou encore de la Côte d’Ivoire, qui a bénéficié d’un contexte économique favorable et d’une augmentation des investissements ».

D’ailleurs, « la croissance économique devrait dans l’ensemble rebondir en 2017 et 2018, pour atteindre 4,5 % », a-t-elle dit, ajoutant que la mauvaise conjoncture internationale devrait continuer de nuire à l’économie de la région.

« De nombreux pays manquent de marges de manœuvre politique pour amortir ces chocs. Les perspectives de croissance économique en Afrique sont compromises par les retards dans la mise en œuvre des ajustements nécessaires face à la baisse des recettes tirées des exportations de matières premières et à l’aggravation des épisodes de sécheresse », a justifié Punam Chuan-Pole.

Le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, Makhtar Diop a, pour sa part, déclaré que les pays sont en train de s’adapter à une conjoncture mondiale économique plus difficile, mais les gouvernements devront redoubler d’efforts pour mobiliser davantage leurs ressources nationales.

« Cette tendance à la baisse des cours des matières premières, en particulier ceux du pétrole et du gaz, rend nécessaire la mise en œuvre de réformes susceptibles de libérer le potentiel de croissance en Afrique et de fournir une électricité abordable à la population », a-t-il souligné.

 

Yvette Reine Nzaba

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