Afrique subsaharienne : l’Asie règne en maîtresse absolue sur le marché des smartphones

Mardi 17 Septembre 2019 - 18:45

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Trois firmes asiatiques (Huawei, Tecno et Samsung) se partagent 74 % des parts de marché des appareils de téléphonie mobile dans l’ensemble de la sous-région. Et les projections les plus crédibles attestent, d’ailleurs, la montée en puissance de ces appareils au cours des prochaines années.

Le boom de la téléphonie mobile et de la vente des smartphones en Afrique subsaharienne, longtemps assimilé à un simple effet de mode, va déclencher la prochaine révolution attendue dans cette industrie au niveau mondial. En effet, l’un des paramètres phares à influencer les perspectives de croissance du secteur est naturellement le nombre croissant des utilisateurs. Entre 2012 et 2018, la sous-région à elle-seule est passée de 287 millions à 456 millions d’abonnés à la téléphonie mobile. Cela représente une évolution du taux de pénétration de 32 % à 44 %.

Selon la très sérieuse GSM Association qui livre cette information, la sous-région affiche - et continuera à afficher - le taux de croissance le plus élevé dans le secteur à travers le monde. A ce rythme, l’on devrait compter pas moins de 167 millions d’abonnés supplémentaires d’ici à 2025. L’Afrique subsaharienne va compter alors plus de 600 millions d’abonnés, et un taux de pénétration estimé à environ 50 %.

L’autre paramètre important mais lié d’une certaine manière au premier est la pression démographique galopante, avec une Afrique subsaharienne en tête des sous-régions les plus peuplées du monde. La République démocratique du Congo et le Nigeria vont, d’ailleurs, se disputer la tête du pays le plus peuplé de la sous-région d’ici à 2050. Néanmoins, les données de la GSM Association tablent sur un peu plus de trente millions de nouveaux abonnés uniques sur la période au Nigeria.

La grande question est celle de savoir si l’Afrique profitera ou pas de cette position avantageuse pour en faire un levier capable de booster sa croissance économique. GSM Association explique les effets directs sur les économies de la sous-région, notamment en termes de contribution directe au produit intérieur brut et de recettes supplémentaires engrangées au travers des taxes et autres impôts perçus dans ce secteur. En 2018, environ quinze milliards de dollars américains ont pu ainsi être collectés par les États auprès des entreprises du secteur des smartphones. La GSM Association projette le franchissement du cap des cent cinquante milliards de dollars d’ici à 2023.  

Ces chiffres mirobolants ne doivent pas éluder une menace qui pèse lourdement sur l’industrie de la téléphonie mobile locale africaine. Cette dernière reste encore très faible par rapport aux géants du monde (Asie, Amérique et Europe) qui viennent poser leurs valises pour s’installer durablement dans le continent africain. Le Coréen Samsung arrache actuellement la première place, en drainant 40 % des revenus du secteur des smartphones au cours du deuxième trimestre de 2019.  A cette allure, les entreprises locales africaines risquent tout simplement de disparaître du marché des smartphones.

Laurent Essolomwa

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