Agriculture : 3000 représentants du monde paysan dans un festival de films alimentaires à Kinshasa

Mercredi 2 Novembre 2016 - 16:28

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La capitale abritera du 3 au 7 novembre la première édition du festival de films « alimenterre». Cette manifestation vise à promouvoir les échanges des expériences, à sensibiliser la société congolaise à l’importance de l’agriculture familiale et à lutter plus activement contre la confiscation des terres agricoles en RDC. Le lancement du festival a lieu à la Délégation Wallonie Bruxelles. Par ailleurs, plusieurs autres sites kinois sont identifiés pour accueillir les discussions entre participants. Enfin, le programme prévoit une grande exposition des produits alimentaires locaux et même des plantes médicinales locales.

Selon les informations en notre possession, les organisateurs du festival, en l’occurrence la Délégation Wallonie-Bruxelles, le Cenaped, l’Eraift et l’Espace Bilembo, ont donné le week-end dernier une conférence de presse pour présenter les grandes lignes de la manifestation qui s’annonce déjà riche en échanges. De source paysanne, un tel rendez-vous n’a pas manqué de séduire les acteurs du secteur. En effet, selon la Voix du paysan congolais, ils sont au moins 3 000 personnes issues des organisations paysannes, des mouvements paysans et du secteur agricole dans sa diversité à avoir accepté d’y participer.

L’activité phare de cette manifestation est bien entendu la projection des différents films sur le secteur, notamment « Les moissons du futur » de Marie Monique Robin, « Mukono kwa mukono » de Pascal Coison, « La ruée vers le carbone » d’Amy Miller, « Les liberterres » de Jean Christophe Lamy et Paul Jean Vraken et enfin, « Les innovaterres du RCAI » de Marie-Claire Yandju et Val Massamba. Déjà citée dans l’une de nos dernières livraisons, le Pr Marie Claire Yandju est une spécialiste en technologies alimentaires de la faculté des sciences de l’Université de Kinshasa. Elle est attachée au développement d’une industrie alimentaire capable de faciliter la transformation sur place. Actuellement, les produits agricoles sont transformés par des moyens rudimentaires qui ne leur donnent pas une longue vie. Au pire, entre 55 et 65 % des produits post-récoltes sont détruits en raison de l’absence de techniques de conservation. Pour elle, l’innovation devrait intervenir à plusieurs niveaux dont l’intégration du petit producteur dans la chaîne des valeurs, la promotion de l’entrepreneuriat des paysans et l’intégration de la transformation dans une finalité.

Pour la réussite du festival, les organisateurs ont prévu des débats autour des différents films qui seront projetés. Mais les discussions vont s’étendre à certains thèmes stratégiques comme les enjeux de l’agriculture familiale à Kinshasa, les défis et perspectives de l’agriculture urbaine ainsi que des ressources halieutiques, la réponse des paysans à la réforme forestière et l’accaparation des terres, la politique agro-industrielle et l’importance des produits vivriers, etc. Il est prévu une exposition des produits locaux bio dans le jardin du Centre Wallonie Bruxelles.

Au terme de la première édition du festival de films « alimenterre », l’on espère que les Congolais consommeront davantage les produits locaux pour valoriser leur industrie alimentaire. Grâce à cette manifestation, la RDC peut réfléchir plus profondément sur cette thématique grâce à un cadre de réflexion plus large et ouvert qui vise à renforcer l’action paysanne. Le festival va se tenir dans près de quatre sites de la capitale : Délégation Wallonie Bruxelles, l’Eraift à l’Université de Kinshasa, le Ciaj dans la commune de N’Djili et l’Espace Bilembo à Ngaliema.

Laurent Essolomwa

Notification: 

Non