Agriculture : une éclaircie après cinq années de disette dans le Kivu

Mardi 8 Octobre 2019 - 19:45

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Baptisé "Campus de recherche IITA président Olusegun-Obasanjo", le nouveau laboratoire agricole de Kalambo, deuxième de ce type en Afrique après celui du Nigeria, est désormais fonctionnel. Situé à quelque 20 km de la ville de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, il sert de poste avancé pour différentes études dans ce secteur.

 

 

 

 

Ancien grenier agricole de la République démocratique du Congo, le Kivu va revenir progressivement à sa première vocation. En effet, le 8 octobre, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a inauguré le laboratoire agricole de Kalambo. Il s’agit d’un projet qui porte l’espoir de toute une province sur la reprise du secteur agricole. Officiellement, le laboratoire s’occupera de la transformation des produits agricoles. Il va chercher également à diagnostiquer les problèmes qui impactent les cultures, incluant l’incontournable manioc et tant d’autres produits (bananes, maïs, soja, etc.) Les experts peuvent aussi recommander les solutions de relance agricole ailleurs, dans d’autres pays africains qui présentent des problèmes similaires. Au total, a-t-on appris, le réseau couvre une vingtaine de pays et travaille aussi dans le sens d’apporter un soutien aux initiatives locales.

Sur l’envergure du projet et son impact réel attendu, il est à souligner que la province du Kivu veut relever son agriculture en panne. Une ville agricole comme Kabare ne produit plus grand-chose depuis environ cinq ans. Pour la société civile de Kabare, les attaques des différentes maladies ont fini par anéantir plusieurs cultures locales, notamment celles de la banane et du café. Les forces vives estiment donc que le laboratoire permet à coup sûr de faire avancer l’agriculture. Toutefois, les ambitions de départ doivent être nécessairement revues à la hausse au regard des enjeux et défis, martèlent-elles. Pour réussir ce pari, la société civile devrait faire la différence sur un point majeur : l’encadrement des paysans. « Nous voulons voir les ingénieurs agronomes passer dans nos villages pour encadrer les mamans et papas qui font l’agriculture », espèrent-elles.

Si la dimension recherche figure parmi les priorités, les experts du laboratoire se disent déterminés à appuyer les initiatives du gouvernement de la République. Ils assistent techniquement le projet Pica de la Banque mondiale, permettant ainsi un accès aux meilleures technologies, aux meilleures semences et aux meilleures pratiques agricoles avec le gouvernement de la République, l’Institut national pour l’étude et la recherche agronomique, le Service national des semences et la Banque africaine de développement. Par ailleurs, il y a aussi un autre volet intéressant, en l’occurrence la formation des chercheurs. De ce fait, ils consultent plusieurs établissements supérieurs, dont l’Université catholique de Bukavu.   

Laurent Essolomwa

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