Aide au développement : la France prévoit une nouvelle baisse

18-07-2014 11:45

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Actuellement en discussion à l’Assemblée nationale, le projet de loi des finances rectificative 2014 prévoit une nouvelle coupe de l’aide publique au développement (APD) trois fois supérieure à celle du budget total. Le gouvernement français s’était pourtant engagé à porter l’effort à 0,7% du revenu national brut

Le projet de loi prévoit une baisse de 2,5% de l’APD par rapport au budget initial. Or celle-ci avait déjà été revue à la baisse. Ce sont donc 73 millions d’euros qui seront amputés. La directrice de l’ONG One France, Friederike Röder, trouve cette baisse « disproportionnée par rapport à la baisse totale du budget de l’Etat qui n’est que de 0,8% ». Alors que 2014 s’inscrit comme la quatrième année de baisse consécutive en France, l’APD ne cesse d’augmenter à l’échelle mondiale, passant de 69,5 milliards de dollars en 2003 à 126 milliards de dollars en 2012.

Le chargé des questions d’aide au développement d’Oxfam, Christian Reboul, parle d’un « contexte inquiétant et d’une trajectoire négative ». Il déplore la coupe permanente malgré la croissance, «aussi faible soit-elle », et un renoncement politique couplé à une absence de volonté publique, constatant une absence de valeur de la parole politique. Malgré la baisse française, l’APD mondiale a crû de 6,1% en 2013.

Pourtant en mars dernier, lors des assises du développement, le président François Hollande réaffirmait les engagements de la France, notamment la promesse de consacrer 0,7% du revenu national brut à l’APD en cas de croissance. Mais selon Friederike Röder, cette baisse est plus structurelle que conjoncturelle.

Pour le député d’opposition Jean-François Mancel, la cause du développement n’est pas porteuse électoralement, « et en période de crise, il est difficile de passer le message ». Et selon lui, le gouvernement est le premier responsable de ce désintérêt. « Il n’y a pas de campagne mise en place afin d’expliciter les avantages humanitaires et nationaux de l'aide internationale. La politique est largement illisible parce qu'il y a un manque de volonté de la faire connaître », déplore-t-il.

Noël Ndong