Aide au développement : les députés français votent en faveur de la hausse de l’APD

Jeudi 22 Octobre 2015 - 15:58

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À quelques semaines de la COP21, les députés ont mis en minorité le gouvernement en votant, le 18 octobre, une augmentation de l’aide publique au développement (APD) et au climat, s’appuyant sur les déclarations du président François Hollande en vue de motiver leur vote, qui avait promis 4 milliards d’euros supplémentaires d’ici à 2020.

Fin septembre, devant l’Assemblée générale des Nations unies, François Hollande annonçait une hausse substantielle de l’aide au développement de la France en 2020.

Pour accélérer le projet, le 20 octobre dernier, les députés ont voté contre l’avis du gouvernement, une augmentation de ce budget. Il s’agit d’affecter ¼ du produit de la taxe sur les transactions financières à l’Agence de développement (AFD), dont le montant est estimé à environ 260 millions d’euros en 2016.

Les ONG satisfaites par le vote des députés

Ce vote satisfait les associations qui  ont demandé l’augmentation de l’aide promise par François Hollande. C’est le cas de Coordination Sud, qui a manifesté  le 19 octobre devant l’Assemblée nationale « pour défendre le budget d'aide au développement depuis trop longtemps réduit à peau de chagrin ». 

Elles ont souligné que l’APD « atteint aujourd'hui son niveau le plus bas depuis 2001 »: 0,36% du Revenu national brut en 2014, « dont une grande partie sous forme de prêts », soit à peine la moitié de l’objectif de 0,70 % respecté aujourd’hui par seulement cinq pays en 2014 : le Royaume-Uni (0,71 %), le Danemark (0,85 %), la Norvège (0,99 %) et la Suède (1,1 %).

Christian Reboul, a parlé d’ « acte majeur", tout en soulignant que cette mesure, n'entrerait en vigueur qu' « à la fin de l'année 2016 ». De plus elle doit encore être votée au Sénat. Mais pour SUD, les sommes « ne comblent pas les coupes annoncées lors de la présentation du budget, qui étaient de 177 millions d'euros ». 

« On n'a jamais eu une si grande déconnexion entre la parole présidentielle à l'ONU et la réalité budgétaire proposée », a estimé Christian Reboul. L’APD est à sa cinquième année de baisse successive, rappellent les ONG.

Le Parlement européen a appelé dans son rapport sur le financement du développement de mai 2015 l’Union européenne (UE) et ses États membres à adopter des calendriers budgétaires en vue d’atteindre les 0,7 % du RNB pour l’APD, dont 50 % vers les pays moins avancés (PMA), d’ici à 2020.

Or, les nouveaux Objectifs de développement durable (ODD), adoptés  en septembre par les Nations unies, nécessitent selon l’organisation « un financement en amont à la hauteur de leur ambition ».

Comme premier pas vers cet objectif, Coordination Sud recommande une augmentation de l’APD de 800 millions d’euros en 2016. Pour elle, cette hausse doit porter essentiellement sur les crédits en dons et subventions à destination des pays les moins avancés et les populations les plus vulnérables.

Après une première déception à l’issue de la 3è Conférence internationale pour le financement du développement à Addis-Abeba (Ethiopie), les ONG françaises enjoignent l’État français à faire mieux au regard des enjeux de la COP21. Coordination Sud de conclure : « Les États doivent à présent passer de la parole aux actes. Sans financement, les Objectifs de développement durable (ODD) ne seront pas atteints ».

Noël Ndong

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