Aide humanitaire : les Etats-Unis appellent d’autres pays à assister les déplacés du Pool

Lundi 4 Septembre 2017 - 17:29

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« Je suis fier que les Etats-Unis soient le premier gouvernement à répondre à la demande d’aide du gouvernement congolais. Nous appelons d’autres pays à se joindre à nous en vue de répondre à l’urgence actuelle », a déclaré l’ambassadeur des USA au Congo, Todd P. Haskell, après avoir déboursé environ 250 millions FCFA avec lesquels le Programme alimentaire mondial (PAM) assurera une assistance alimentaire d’urgence en faveur des populations du Pool ayant trouvé refuge dans la Bouenza.

Les Etats-Unis ne sont restés insensibles à l’appel lancé, le 17 juillet dernier, par le gouvernement congolais et les Nations unies, en vue d’une assistance humanitaire d’urgence aux déplacés du Pool. Si bien qu’ils ont été les premiers à agir tout en touchant du doigt la réalité sur le terrain.

Le 2 septembre, en effet, l’ambassadeur des USA, la ministre des Affaires sociales et de l’action humanitaire, Antoinette Dinga-Dzondo et le directeur pays du PAM, Jean Martin Bauer, ont effectué une mission d’assistance aux ressortissants du Pool refugiés dans les localités de Loutété (2293 déplacés) et de Kimouanda (919), district de Mfoati dans le département de la Bouenza.

Le message rassurant du diplomate américain les a, tant soit peu, soulagés. « Mon gouvernement vient d’octroyer 500.000 dollars. Notre contribution aidera les personnes qui ont été déplacées de leurs de maisons en raison des violences dans le département du Pool. Le Programme alimentaire mondial des Nations unies utilisera ces fonds pour fournir une aide alimentaire d’urgence », a indiqué Todd P. Haskell. La ministre Antoinette Dinga-Dzondo a donc saisi cette occasion pour rassurer les populations que le gouvernement ne les pas abandonnés tout comme les familles d’accueil.  

Transfert alimentaire par téléphone

A Loutété, les fonds déboursés par les Etats-Unis ne sont pas mis à la disposition des déplacés en espèce pour s’alimenter. Le PAM, qui s’en charge, a trouvé une astuce jugée plus efficace. Les familles ont, en effet, été dotées des téléphones portables. Elles reçoivent de l’argent (électronique) via ‘’Airtel money’’ puis se dirigent dans les boutiques accréditées pour acheter des vivres dont elles ont besoin. 10% de la totalité de la somme allouée leur sont données en espèce pour les vivres non-trouvables dans les boutiques : manioc, foufou… « Le processus permet une autonomisation des ménages ciblés en leur procurant une certaine liberté dans le choix de leurs ressources alimentaires », a indiqué le représentant du PAM, Jean Martin Bauer. A Kimouanda, les vivres sont directement remis aux déplacés en nature. Selon Jean Martin Bauer, le PAM augmente progressivement son assistance afin de porter le nombre de bénéficiaires de 10.000 à 70.000.  

La rentrée scolaire

Dans les familles déplacées, il y a des enfants qui doivent aller à l’école le mois prochain. Ceux qui sont déjà inscrits dans certains établissements et ceux qui le seront pour la première fois au CP1 notamment. « Ce sera difficile pour nous de supporter la rentrée scolaire de nos enfants. Etant donné  que nous n’exerçons aucune activité lucrative », a fait savoir un parent d’élève.  La ministre Antoinette Dinga-Dzondo les a rassurés en leur demandant de répertorier les besoins afin que le gouvernement et ses partenaires puissent y faire face. A propos de la rentrée scolaire, la ministre des Affaires sociales et de l’action humanitaire a souligné que le ministère de tutelle est déjà à pied d’œuvre. Le gouvernement a conscience de cette réalité.

Ils ont dit…

Les déplacés ont salué l’action du gouvernement et de ses partenaires, dont les Etats-Unis, qui viennent de faire le premier pas dans l’assistance alimentaire. Seulement, ils souhaitent que tout revienne à l’ordre pour qu’ils regagnent leurs contrées d’origine.

« J’ai six gosses et aucun ne va l’école. Nous avons abandonné nos champs qui nous faisaient vivre pour garder notre vie sauve ici à Loutété. Nos maisons ont été pillées. Les choses ne sont pas faciles pour nous. Nous souhaitons que le gouvernement puisse continuer à travailler afin que nous regagnions nos localités respectives », a déclaré M. Kikoumba, un père de famille.

Pour Joseph Mbanzoulou, qui a déjà totalisé une année dans la Bouenza, la réalité est la même. « Nous reconnaissons les efforts du gouvernement, mais dans les familles d’accueil, ce n’est toujours pas facile de s’adapter », a-t-il fait savoir.  

L’ambassadeur des Etats-Unis au Congo a indiqué que son pays demeure résolu dans son engagement envers le peuple congolais. Selon lui, en plus de l’aide humanitaire apportée, son pays continuera à travailler avec le gouvernement congolais pour promouvoir le développement économique, la paix, la sécurité… Quant au PAM, les fonds supplémentaires sont nécessaires afin de secourir les déplacés jusqu’en décembre 2017. L’appel lancé par les USA à d’autres pays pour rejoindre la dynamique aura assurément de l’écho pour renforcer l’aide humanitaire aux déplacés du Pool.

 

 

Les déplacés en chiffres

 

Loutété : 2293 personnes, 485 ménages, 213 familles.

Yamba : 1036 personnes, 334 ménages, 46 familles.

Kimouanda : 919 personnes, 266 ménages, 66 familles.

Kingoué : 716 personnes, 156 ménages.

Nkayi : 509 personnes, 114 ménages.

Madingou : 354 personnes, 86 ménages, 19 personnes.

Bouansa : 172 personnes, 26 ménages, 11 familles.

Mouyondzi : 11 personnes, 3 ménages, 2 familles.

Soit au total: 6463 personnes, 1601 ménages et 384 familles

Rominique Nerplat Makaya

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : l'ambassadeur, la ministre, le préfet, le représentant du PAM en compagnie des déplacés Photo 2 : la ministre des Affaires sociales rassurant les populations en présence de l'ambassadeur des USA Crédit photo Adaic

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