Airbus 320 bloqué à Dublin : le gouvernement invité à s’assumer pleinement

Mercredi 2 Septembre 2015 - 18:30

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Miminco-LLC exhorte le gouvernement « d’assumer ses responsabilités » en payant la créance qui lui est due eu égard à l’urgence pour  le Congo Airways d’accueillir son aéronef dans les meilleurs délais.

Le dossier de l’Airbus A320 de la société d'aviation Congo Airways bloqué à Dublin sur une requête de Miminco-LLC est encore loin d’atteindre son dénouement. La dernière mise au point publiée le 31 août de Miminco-LLC par l’entremise de l’un de ses co-associés en la personne de Jean Ilunga Mukendi (un américain d’origine congolaise) paraît ne pas faire avancer la cause. Il s’agit en fait d’une réaction de cette société minière de droit américain en rapport avec la déclaration du gouvernement du 26 août dans laquelle l’exécutif national exprimait sa bonne foi pour un arrangement à l’amiable du litige opposant, depuis des lustres, l’Etat congolais à Miminco-LLC.  « Le gouvernement veut dans ce litige pousser à un règlement à l'amiable car, ici comme ailleurs, un mauvais arrangement vaut mieux qu'un bon procès », avait déclaré le ministre des Relations avec le Parlement au cours d’un point de presse. Kin Kiey Mulumba avait, par ailleurs, indiqué que le gouvernement « étudiait un accord entre parties qui pourrait être présenté devant le juge irlandais par les avocats des deux parties, ce qui permettrait une rapide mainlevée de cet avion et à la compagnie nationale de démarrer ses activités ».   

Cette prédisposition de l’exécutif national à vouloir jouer franc jeu dans cette affaire est remise en cause par Jean Ilunga Mukendi qui soutient que « depuis le déclenchement de l’affaire de l’aéronef de Congo Airways, le gouvernement n’a toujours pas contacté, à ce jour, les avocats irlandais de MMC-LLC ». Et Jean

 

 

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d’ajouter que toutes les correspondances adressées au gouvernement pour « s’enquérir des identités des membres de la délégation de la RDC à Dublin, des pouvoirs ainsi que des moyens dont celle-ci disposerait pour négocier » sont restées lettre morte. Une attitude qui traduirait, selon cette société minière, le peu d’intérêt qu’accorde l’Etat congolais quant au dénouement de ce dossier.

Alors que Jean Ilunga Mukendi évoque l’obligation pour la RDC de protéger dorénavant les investissements américains sur son territoire, le gouvernement congolais accuse, quant à lui, MIMINCO LLC d’avoir « instrumentalisé la justice irlandaise en faisant prendre une ordonnance de saisie » de l'un des deux avions Airbus A320 acquis par Congo Airways actuellement cloué au sol sur un aéroport de Dublin, en Irlande. Au gouvernement, on ne s’explique pas la saisie de cet aéronef alors qu’un acompte de 1,3 millions de dollars (sur les 13 millions de dollars convenus) avait déjà été versé à MIMINCO LLC dans le cadre d’un règlement transactionnel sur base d’une sentence arbitrale du Tribunal arbitral instituée par le CIRDI. C’est à la suite du non-paiement du solde restant que MIMINCO LLC a saisi l'aéronef de Congo Airways, indique-t-on dans les allées du pouvoir à Kinshasa. MMC-LLC confirme, pour sa part, avoir été victime, début 1997, d’actes d’occupation illégale et d’extorsion de ses concessions à Diboko, territoire de Tshikapa, par des éléments de l’ancienne garde présidentielle de Mobutu.

Le régime de l’Afdl qui a succédé au pouvoir mobutiste s’était également illustré par des actes de même acabit, regrette MIMINCO LLC qui soutient que depuis le premier versement intervenu en 2007, le gouvernement s’est refusé délibérément d’honorer la transaction, occasionnant ainsi le blocage que tout le monde déplore aujourd’hui. D’où la saisine par elle de la juridiction irlandaise pour non paiement par l’Etat congolais d’une créance impayée de 10 millions d’euros. Dans sa mise au point, Ilunga Mukendi exhorte le gouvernement « d’assumer ses responsabilités » eu égard à « l’urgence pour Congo Airways d’accueillir son aéronef dans les meilleurs délais et de la nécessité de trouver rapidement un arrangement satisfaisant pour toutes les parties ».

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Un Airbus 320

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