Alfred Constant Kiakouama : "L’aide d’urgence aux personnes vulnérables se poursuit"

Jeudi 11 Juin 2020 - 18:57

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Lancée depuis quelques semaines déjà dans les différents quartiers des arrondissements de la ville de Brazzaville, à savoir Poto-poto, Moungali, Ouenze, Talangai et Bacongo, les enquêtes de validation des données statistiques des ménages les plus démunis se font progressivement. C’est ce qu’affirme dans cet entretien Alfred Constant Kiakouama, coordonnateur du projet Lisungui.

Les Dépêches du Bassin du Congo : Comment reconnaît-on les enquêteurs qui valident le travail fait en amant par les chefs de blocs et de quartiers ?

Alfred Constant Kiakouama : Pour les reconnaitre, c’est simple. Ces enquêteurs sont habillés en chasuble vert fluo et possèdent des smartphones dans lesquels ils enregistrent toutes les données qu’ils nous communiquent pour établir les bases de données fiables.

L.D.B.C: En combien de catégorie les ménages ciblés sont- ils classés, lesquels sont éligibles à cette aide ?

A.C.K: Ces personnes sont classées en trois catégories. Il s’agit des personnes moins pauvres, pauvres et très pauvres. Seuls les ménages pauvres et très pauvres sont éligibles. Les moins pauvres ce sont les fonctionnaires et les opérateurs du secteur privé qui développent des activités génératrices de revenus capables de subvenir aux besoins familiaux. Ces derniers ne peuvent donc pas bénéficier de cette allocation d’urgence. Par contre, les ménages de la catégorie très pauvre et pauvre sont ceux qui vivent dans les situations très difficiles en temps normal. Il s’agit de ceux qui vivent au jour le jour, et les retraités qui déjà étant fonctionnaires avaient des petits salaires. Ce sont ces ménages qui sont donc pris en compte.

L.D.B.C: Pour le gouvernement, quel est le chiffre à atteindre sur l’ensemble du territoire national ?

 A.C.K: Il faudrait totaliser au maximum 200.000 ménages au niveau national soit 100.000 pour Brazzaville, 60.000 pour Pointe Noire et 40.000 pour les autres départements du pays. Mais rien que dans la capitale, le nombre de ménages vivant en situation de précarité est presque le double du chiffre escompté.

L.D.B.C: Quel est le résultat obtenu dans chaque arrondissement de la capitale ?

A.C.K: Au niveau de Brazzaville, nous avons répertorié plus de 62.000 ménages à talangai, à ouenze nous sommes à près de 12.000 ménages, poto-poto 9.000. Nous pensons arriver à près de 350.000 ménages. Outre les personnes très vulnérables, ces nombres regorgent évidemment d'individus œuvrant dans le secteur informel, au chômage conjoncturel du fait de la pandémie à coronavirus. Au moins, ils permettront de compléter les bases de données statistiques du Projet Lisungui chiffré avant le confinement à 120.000 ménages.

L.D.B.C: Quels sont les mécanismes prévus pour sécuriser ces opérations de collectes d’information et éviter des manipulations ?

A.C.K: Le gouvernement exige la place un comité de certification dans chaque arrondissement où l’on trouvera des élus, des organisations non gouvernementales, ainsi que les représentants des confessions religieuses dans le but de repasser en revue les informations qui vont s’avérer fausses.

L.D.B.C: Quelle différence faites-vous entre le projet Lisungui et les autres allocations soutenues par le Programme alimentaire mondial et les programmes sociaux liés à la covid-19

 A.C.K: Lisungui à trois prestations : pour les personnes âgées, pour les ménages avec enfants et pour les ménages porteurs de projet. Ensuite le PAM, c’est un porte-monnaie électronique qu’on met à la disposition des ménages en situation de précarité pour les permettre de retirer les kits alimentaires. Sa plus grande base de données des ménages assistés provient de Lisungui. Et enfin l’allocation covid, c’est tout d’abord une décision du chef de l’Etat. Elle n’obéit pas aux mêmes procédures que Lisungui. Elle a ses propres critères. Mais ce qui est commun entre ces trois allocations, c’est le registre social. La condition est que le ménage doit avoir un code d’identification.

 L.D.B.C: Un dernier mot ?

A.C.K: Les registres que nous possédons permettront à long terme au gouvernement de faire face à une aide sociale de grande envergure et d’avoir une idée sur la situation sociale actuelle du pays concernant les plus démunis. A ce jour, nous avons pu répertorier plus de cinq cents cas sociaux vulnérables et l’opération pourra éventuellement se poursuivre.

Propos recueillis par Divine Ongagna

Légendes et crédits photo : 

Alfred Constant Kiakouama

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