Approvisionnement en cobalt : Amnesty internationale met en garde contre l’exploitation des enfants

Mardi 19 Janvier 2016 - 17:42

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L’ONG américaine a appelé, le 19 janvier, l'industrie électronique et automobile à faire preuve de vigilance dans ses approvisionnements en cobalt afin de s'assurer que celui-ci n'a pas été produit par des enfants en RDC.

La RDC assure à elle seule plus de la moitié de la production mondiale de cobalt, composé essentiellement de nombreuses batteries. D’où l’intérêt que porte notamment la communauté internationale sur les conditions d’extraction et de production de cette matière première. C’est dans cette optique qu’il faudrait intégrer l’enquête menée tout récemment par Amnesty internationale auprès de seize multinationales, parmi lesquelles des grands noms de l'électronique ou de l’industrie automobile. Il en découle que les grands utilisateurs du cobalt à l’instar d'Apple, Daimler, Lenovo, Microsoft ou encore Samsung ne se préoccupent guère de la traçabilité de ces minerais. Ces multinationales sont, en effet, incapables de déterminer l'origine du cobalt utilisé dans les batteries lithium-ion fabriquées par des fournisseurs chinois qu'elles utilisent dans leurs produits.

Une attitude qu’Amnesty international est loin de cautionner. L’ONG américaine exhorte les utilisateurs du cobalt provenant de la RDC « à procéder à des contrôles en matière de droits de l'homme en enquêtant pour savoir si le cobalt (utilisé dans ces batteries) est extrait dans des conditions dangereuses ou par des enfants (…) ». Les multinationales concernées sont dorénavant astreintes à être plus transparentes sur leurs fournisseurs en cherchant à connaître notamment comment ils opèrent sur le terrain. Dans ses investigations, Amnesty internationale a noté que des dizaines de milliers de creuseurs (mineurs clandestins) dont beaucoup d'enfants travaillent dans des gisements de cobalts concentrés dans l‘ex-province du Katanga. Ces enfants mettent en danger au quotidien leur vie au regard des conditions d'hygiène et de sécurité déplorables qui sont les leurs dans ces carrières.

Pour une rémunération dérisoire dans des galeries souterraines creusées avec des outils rudimentaires, ils ont recours à leurs dernières réserves physiques pour contenter des chefs d’entreprises obnubilés juste par les dividendes à tirer de la production. Entre-temps, la loi américaine sur les minerais « du sang » entrée en vigueur en 2014 et initiée dans le souci d’éviter que des entreprises ne financent indirectement les conflits en RDC n’a pas été suivie d’effets pour cause de négligence des autorités américaines quant au respect de leurs engagements découlant de ladite loi.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des enfants dans une mine artisanale à Kambove au Katanga

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