Approvisionnement : le projet "Eau pour tous’’ n’a pas complètement tari

Jeudi 13 Février 2020 - 14:30

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Il est vrai que dans plusieurs localités l’incivisme de certains citoyens a mis à mal le projet « Eau pour tous » . Cependant, dans d’autres contrées, l’initiative continue de soulager les populations en matière d’approvisionnement en eau potable. Enquête.

Au village Bihoua, à 22km de Sibiti, dans le département de la Lékoumou, les populations bantous et autochtones s’approvisionnent en eau potable, 24h/24 grâce au projet « Eau pour tous » dont les cuves sont implantées dans l’enceinte de l’école primaire de la localité. Les élèves s’y abreuvent pour étancher leur soif et se déshydrater sans difficulté.

« Nous venons prendre de l’eau à n’importe quel moment sans parcourir de longues distances. C’est la même chose pour nos enfants qui sont dans cet établissement scolaire », a expliqué Sylvie Likibi, une habitante du village, les récipients remplis au pied des robinets.

Dans la localité de Kimpalanga (département de la Bouenza), c’est à quelques mètres de la route nationale numéro 1 que le dispositif de ravitaillement en eau est installé. En dehors des habitants de la contrée, il arrive que les voyageurs y fassent escale pour s’approvisionner. « Ici les femmes puisent de l’eau beaucoup plus le matin avant d’aller aux champs. Ceux qui font la route, de temps en temps, ne manquent pas de se ravitailler. Il n’y a donc pas que les populations du village qui en tirent profit mais tous les citoyens qui y passent quand ils sont dans le besoin », a fait savoir Armand Mouélé, un jeune commerçant de la contrée.

 A Ngania, dans le département des Plateaux, et quelques localités de la zone septentrionale du pays également, « l’eau pour tous » coule également.    

L’incivisme a mis à mal le projet

En août 2013, le gouvernement lançait, sur financement propre, le projet dénommé « Eau pour tous » pour faciliter l’accès à l’eau potable dans les contrées les plus reculées du pays. Cette année, l’accès des populations rurales à la ressource était estimé à 10% en milieu rural et 50% en zone urbaine. Le projet prévoyait donc l'installation de 4.000 forages dans 2000 villages soit un forage par village de cent à trois cents habitants et deux forages dans les localités d’environ six cents habitants et plus. Rappelons que lors du lancement du projet, au village de Kingoma, dans le département de la Bouenza, le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, avait bu lui-même le premier verre d’eau.

Après l’installation des dispositifs de distribution d’eau, les citoyens mal intentionnés ont brillé par le vandalisme. Dans plusieurs localités, les panneaux solaires ont été volés, les cuves vandalisées. Aujourd’hui, ces villages n’ont plus d’eau potable. « Nous avons découvert les panneaux solaires grâce à ce projet. Les jeunes des villages qui les volent, sans trop comprendre pourquoi, sont parfois instrumentalisés par ceux qui viennent de grandes villes et qui en connaissent l’importance pour les vendre par la suite », a révélé Yannick Mpika.   

Le président a dit

Lors de son séjour dans le district de Mfouati (Bouenza), en novembre 2019, pour l’électrification de cette sous-préfecture, le président Denis Sassou N’Guesso s’est entretenu avec les cadres, élus et autorités administratives du département.  Le chef de l’Etat les a appelé à approfondir la réflexion afin de trouver des solutions sur l’attitude de certains citoyens face au bien public. L’appel ne concerne pas uniquement les cadres de la localité mais l’ensemble du pays. « Même les lampes d’éclairage de la ville ont été volées », déclarait le président de la République à cette occasion pour l’avoir lui-même constaté.

Les autorités devraient donc prendre des mesures adéquates pour éviter que les actes de vandalisme  persistent sur toute l’étendue du territoire national.  

 

Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

Les populations s'approvisionnent en eau potable dans un village du district de Sibiti

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