Art africain : à la recherche d'une reconnaissance

Jeudi 22 Septembre 2016 - 12:19

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Les artistes  contemporains d’Afrique subsaharienne d’aujourd’hui sont inconnus, quand ils ne sont pas complètement ignorés. Le marché de l’art commence à s’y intéresser, mais encore timidement, pour en être une vraie reconnaissance.

Nombre de collectionneurs résument l’art du continent aux figurines Baoulé, masques, statues Bamana ou reliquaires Fang. Certains objets rares obtiennent dans certaines salles de vente des prix intéressants à Paris, Bruxelles et New York. Soit quelque millions d’euros.

Mais peut-on résumer les arts africains qu'à cette catégorie d’œuvres,  ne tenant pas compte des mutations subies par la jeunesse africaine actuelle. Certaines expositions commencent à recueillir du succès, comme ce fut le cas à Paris pour « Beauté Congo » et « Seydou Keita », exposés respectivement à la Fondation Cartier et au Grand Palais.  Une forte attente se dessine aussi  pour des foires dédiées à « Akaa », qui se tiendront en novembre prochain au Carreau du Temple à Paris.

A cela s’ajoute un fort attrait pour certaines œuvres dans les ventes aux enchères, à des prix situés entre 100 000  et un million d’euros. Même si la plupart de ces œuvres se vendent en général, en 3 et 15 000 euros. C’est donc sans tintamarre que l’Afrique subsaharienne entre dans ce marché émergent, à travers des artistes vivant dans leurs pays, avec parfois le soutien des professionnels occidentaux et de certaines fondations.

C’est aussi au travers de ces artistes  qui commencent à s’installer à l’étranger, comme l’éthiopienne Mehretu installée à New York,  lauréate de plus Grands prix. Elle fait partie des collections Pinault et MoMa. Il y a également la Sud-africaine Marlène Dumas, installée aux Pays-Bas. Leurs cotes dépassent le million d’euros. D’autres artistes africains se défendent bien: le Sud-africain William Kentridge, le sculpteur ghanéen El Anastsui, la Camerounaise Pascale Martine Tayou, le plasticien béninois Meschac Gaba...

On peut aussi parler des artistes de l’école de Kinshasa en RD Congo, plus connus en France et en Belgique, Chéri Samba ou JP Mika et ses « ambianceurs et autres personnes élégantes »; les Béninois Romuald Hazoumé et Dominique Zinkpé.

Mais la majorité des collectionneurs sont en Europe et aux Etats-Unis, ainsi que les mécènes. Il faut que l’art africain  fasse désormais partie intégrante dans la consommation africaine. Qu'il trouve ou se fasse sa place chez elle, en Afrique. Malheureusement, les ministères de la Culture des pays africains ne font pas suffisamment connaître les artistes du continent.  Grâce à sa diversité qui fait sa richesse et à son métissage, l’art africain a besoin d’un public large et nombreux. Mais d'abord son public et sa vulgarisation. Ce qui n'est pas le cas. 

Noël Ndong

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