Art culinaire : Maïsha Park pour la valorisation des produits locaux

Jeudi 21 Mai 2015 - 18:15

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Beignets, croquettes et mini-pizzas préparés à base de manioc transformé en farine panifiable ont fait partie, le 16 mai, des curiosités appréciées des visiteurs à l’exposition en marge de l’inauguration de l’industrie culturelle.

Yvonne Mpembele présentant ses amuse-gueules aux visiteursLes amuse-gueules proposés par Yvonne Mpembele n’ont pas seulement attiré le regard. Plusieurs personnes se sont laissées aller à une dégustation qui des beignets, des croquettes ou des mini-pizzas selon la préférence de chacun. De savoir que les petites spécialités proposées par la secrétaire générale du Collectif des femmes entrepreneures pour le développement (Cofed) étaient à base de manioc a fait son effet. C’est donc par pure curiosité au début que certains ont passé leur commande. Convaincu par le goût, ils ont fini par s’offrir un petit régal et se passer le mot de sorte que la « restauratrice » du jour avait fait une bonne affaire.

Disposée à livrer la recette de ses préparations à qui le voulait, Yvonne Mpembele a précisé aux Dépêches de Brazzaville que le manioc, produit de base, était transformé en farine panifiable. Seul le manioc non fermenté peut se prêter à ces cuissons à la fin simples et très pratiques pour des repas en famille ou entre amis conviviaux. Dans le processus qui conduit à la transformation du manioc en farine, il doit être râpé, essoré puis séché au soleil avant d’être moulu. Ainsi hormis les amuse-gueules susmentionnés, l’on peut également faire de la pâtisserie, des gaufres notamment, « comme on le fait avec la farine de froment en y ajoutant œufs, sucre et levure », a affirmé la dame. Mais elle a  précisé que la préparation des beignets nécessite du manioc cru doux et que les croquettes sont réalisées avec du manioc bouilli transformé en purée.

Des boissons

Par ailleurs, hormis les petits mets concoctés, Yvonne Mpembele proposait du jus de manioc. Une fois encore, comme pour les produits précédents, elle a insisté sur le fait que les préparations sont faites avec des variétés de manioc sucré. « Le manioc amer provoque le goitre, nous utilisons exclusivement une sélection sucrée et douce. peu importe qu’il soit jaune ou blanc ». Et, pour ce qui est du jus, elle a précisé que pasteurisé, il ne contient ni conservateurs, ni colorants mais peut être conservé jusqu’à six mois conditionné dans une bouteille en verre. Le seul hic, nous a-t-elle dit, est au niveau de l’éprouvant exercice que nécessite la production des produits. En effet, réalisées jusqu’ici à petite échelle faute de matériels industriels, toutes les préparations sont faites à la main, c’est rude d’extraire la farine d’importantes quantités de manioc avec des râpeuses manuelles. Ketsia Yanzambe présentant son Tanga fort

L’autre boisson proposée au public était une potion à base de racines, le Tanga fort. Posée sur la table voisine des amuse-gueules, les bouteilles de Ketsia Yanzambe contenaient un liquide brunâtre qu’elle affirmait avoir de réelles vertus médicinales. À ses dires, plus fiable que les potions vendues à la sauvette ou dans les échoppes des marchés, le Tanga fort est indiqué pour le traitement de divers maux. Douleurs dorsales, hémorroïdes, faiblesses sexuelles et infections urinaires ne résistent, semble-t-il pas, à cette décoction miracle dont le gingembre est l’ingrédient de base. « J’offre un antibiotique naturel fait de gingembre associé à des plantes indigènes à l’instar du mata kita, mogomboro et kimbiolongo », nous a dit Ketsia. Et d’ajouter : « Mais, question d’adoucir le goût, j’y ajoute des fruits, soit de l’ananas soit de l’orange, voire même le tondolo. Il arrive qu’au total, je mélange dix produits différents dans une même potion ». Par ailleurs, il existe une version en poudre que le patient utilise comme un suppositoire. Plus efficace encore, il est recommandé pour une cure d’attaque de cinq jours. Dans les cas extrême, il peut accompagner la solution buvable de Tanga fort qui correspond à une semaine de traitement, soit une bouteille de 205ml par jour, équivalent d’un verre. Le remède dont l’efficacité ne serait plus à prouver est le fruit d’une révélation divine associée à des connaissances préalables acquises dans une formation sur la préparation de jus de gingembre.

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Yvonne Mpembele présentant ses amuse-gueules aux visiteurs Photo 2 : Ketsia Yanzambe présentant son Tanga fort

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