Art de scène : Drevy Foundou en danse solo dans « On ne brûle par l’enfer »

Samedi 9 Janvier 2021 - 12:49

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Inspiré du premier roman « La vie et demie » de Sony Labou Tansi, « On ne brûle pas l’enfer » est un spectacle de 50 minutes à travers lequel, aux ordres des sens et dans le désordre de la mémoire, le corps de Drevy Foundou chargé de chagrins, de troubles, de bonheurs et de joies pense et agit.  

Le choix de La vie et demie  pour ce spectacle montre combien Sony Labou Tansi occupe une place majeure dans l'imaginaire des artistes de sa patrie. L’écrivain congolais avait écrit pour son pays et son temps avec une ouverture sur le monde et l’avenir car les mêmes réalités, à savoir dictature, injustice sociale, guerre, pauvreté, désespoir… se vivent encore aujourd’hui.

Création chorégraphiée par Drevy Foundou, dit Aïpeur, et Delavallet Bidiefono, « On ne brûle pas l’enfer » est un voyage poétique à travers la mémoire des corps, qui entrelace réalités et imaginaires, désespoirs et espoirs. Ces corps, qui ont traversé les temps de guerre comme les temps de paix, débordent et se dispersent en d’autres corps, subis ou choisis, comme les témoins de la construction en mouvement de la jeunesse congolaise contemporaine. De ce fait, on peut voir Drevy Foundou sur scène incarnant tantôt la vengeance, l’amour, la destruction, la quête insatiable et meurtrière du pouvoir, la transmission, l’espoir… dans un voyage fou de vie et de survie.

L’expression visuelle et le texte extrait de La vie et demie de Sony Labou Tansi, s’associent bien à cette danse de vie et de mort pour engendrer des souvenirs, des instants du passé qui reprennent corps et chair. Des paroles trop longtemps tuent, laissent jaillir des vérités indicibles, des témoignages tragiques ou imaginaires.

La danse puissante, engagée et sensible de Drevy Foundou traduit parallèlement la détermination et la soif de la jeunesse congolaise à vouloir lutter contre les maux qui minent sa société. En associant le langage théâtral ainsi qu’une chorégraphie visuelle et sonore pour traduire la construction de l’identité de la jeunesse congolaise, le spectacle s’interroge également sur la place de la parole dans l’art chorégraphique.

Originaire de Pointe-Noire où il a fait ses premiers pas dans l’univers de la danse urbaine il y a quelques années, le danseur et chorégraphe congolais est notamment membre du collectif Baninga, créé par Delavallet Bidiefono. Grâce à sa passion pour la danse contemporaine, il a très vite pris de l'autonomie dans cette discipline artistique et a commencé à concevoir ses propres performances.

Notons que la narration de ce spectacle a été faite par Tanguy Peper Mayindou et la musique assurée par Diouf Samba et Eric Ntombani. La magie de la lumière et du son, quant à eux, étaient au rendez-vous grâce à l’ingéniosité de Cléo Konongo et Francky Milandou. Enregistré en off avec l’appui de l’Institut français du Congo, le spectacle « On ne brûle pas l’enfer » sera diffusé le 16 janvier sur différentes radios et chaînes de télévision, à savoir Radio et TéléCongo, DRTV, Vox, radio Mucodec et Trace.

Merveille Atipo

Légendes et crédits photo : 

Drevy Foundou en pleine exécution de la chorégraphie/DR

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