Arts scéniques: Mixiana Laba a le vent en poupe

Vendredi 1 Février 2019 - 12:20

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Peau d’ébène, crâne rasé, sourire communicateur, on se croirait devant un top model mais, l'on est en  face d'une comédienne, clown, qui fait du sketch et du stand up.

En 2017,  Mixiana Laba  participe à un film, d'Amog Lemra, "Djoli", où elle joue le rôle d’une prostituée. Il y a un an, en effet,la comédienne s’est aussi lancée dans la photo de mode et a été vue à l’écran dans "Diboulou", dernier film d’Albe Diaho, un réalisateur congolais.

« Je suis arrivée au théâtre via les ateliers animés dans mon lycée. C'est M. Kaly Diatou, un de nos professeurs, qui cherchait des artistes. Je m’étais donc inscrite, histoire de voir ce qui se faisait », se souvient Mixiana Laba, la vingtaine, qui fait son entrée dans le monde des arts par la danse qu’elle pratique entre 2O12 et 2014 avec le groupe Force de frappe.

Si son entrée dans les arcanes du théâtre se fait par coup de tête, hésitante et se posant des questions sur son avenir, Mixiana est, à ce jour, l’une des coqueluches des planches ponténégrines. C’est sous les feux de la rampe qu’elle se sent vivre et s’exprime. « Ce que j'aime par-dessus tout au théâtre, c’est la façon dont les textes sont écrits, la façon de dialoguer. C’est un univers qui me fait vivre, me permet aussi de lutter contre mes peurs, un lieu où je me libère et on y rencontre plein de bonnes âmes », avoue-t-elle. 

Déterminée et tenace, la comédienne fait dorénavant du pied au septième art et cela semble bien lui sourire puisqu’elle fait mouche dans "Diboulou". « Je suis arrivée au cinéma pendant les ateliers de Kimoko, festival international du théâtre à Pointe Noire, avec Selma Mayala, comédien congolais. J’étais repérée lors de cette activité puisqu’il y avait un réalisateur qui recherchait un personnage pour son film en tant que policière, et là je viens de terminer avec "Diboulou" », fait-elle savoir.

Touche à tout, la fée des scènes ne déteste pas pour autant être prise en photo, surtout lorsque les flashs sont ceux de son ami et photographe Cham. « J’aime la mode mais je suis trop courte pour m’engager dans cette voie. Alors, je pose par rapport à un thème et, chacun de mes post sur les réseaux sociaux a un thème bien précis. Ma mode, je la fais à ma manière quand je le sens, quand je le veux. Mes shootings s’accompagnent toujours d’un texte, je prépare mes costumes et, en général, je raconte une histoire par rapport à mon vécu », souligne la comédienne dont la décision de se lancer dans l’art n’a pas été vue d’un bon œil par ses parents, avant d'accepter progressivement son choix. « Mes parents sont au Gabon et je peux vous dire que mon père s’était fermement opposé quand je lui ai annoncé que je faisais du théâtre. Sa préoccupation première était que je termine mes études », explique-t-elle, tout en assurant: « Je donne le meilleur de moi en ce qui concerne mes études en espérant qu’il m’encouragera un jour dans cette voie que j’ai choisie ».

Pour  Mixiana Laba, même dans son entourage, les critiques ne manquent pas. « Je ferme les oreilles aux critiques non constructives, je trace ma route et suis mon objectif. Je me donne corps et âme au travail et je persévère malgré les difficultés. Peu importent les avis des uns et des autres, ce qui compte c’est ce que je fais », reconnait-elle.

Parcours

L'aventure de Mixiana Laba en tant que comédienne débute en 2014. Curieuse de nature, elle s’inscrit dans un projet théâtral que Franck Patillot, directeur de l’Institut français de Pointe Noire, organise avec le lycée de Mpaka, en partenariat avec des artistes venus de France.  Un projet, dit-elle, que Kaly Diatou, son professeur mais aussi le directeur d’études, coordonne au niveau du lycée car, c’est lui qui procède à la sélection des élèves afin de créer une troupe autour d’une adaptation du roman d’Emmanuel Dongala "Johnny chien méchant".  Elle travaille avec les grands noms du théâtre dont Pierre Claver Mabiala, metteur en scène congolais, Eric, Sprogis, Arno Bertina, Pierre Parlant, artistes français. Son opiniâtré et son aura lui ouvrent des nouvelles portes. De ces rencontres, elle dit y avoir beaucoup appris et chaque rencontre n’a fait que confirmer sa soif intense d’être sur la scène.  

Repérée par Franck Batillot, la jeune fille bénéficie de deux stages sur une période de deux ans. « En mars 2015, j’ai bénéficié d’une bourse de deux mois, aux Trois Cités, et en novembre 2016 à Poitiers pour la même durée », nous dit-elle. Des stages qui lui donnent du zèle car, elle se sent mieux armée et prête à conquérir le monde des planches. « A mon retour de France en 2016, je fais la connaissance de Georges Mboussi, metteur scène congolais qui dirigeait la branche théâtrale de l’Institut français. La même année, je joue dans l’une de ses pièces, "L’os de Morlam"Passionnée par la scène, j’intègre Théâtre à la carte, association d’artistes avec Alexandre Guenin et Geoges Roussy, metteur en scène qui résidait en France », indique-t-elle.

" Foufou l’enfant perdu", un extrait du roman "Johnny chien méchant" d’Emannuel Dongala, est sans conteste la pièce de théâtre qui va lui faire connaître du public et qui sera aussi le déclic pour sa future carrière. 

Berna Marty

Légendes et crédits photo : 

Images illustratives

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