Assemblée nationale : le projet de budget 2018 se fait toujours désirer

Jeudi 9 Novembre 2017 - 17:19

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L’exécutif national n’a pas encore déposé le projet de loi de finances pour le prochain exercice au niveau des chambres basse et haute du Parlement, au mépris des dispositions légales et constitutionnelles.

L’actuelle session parlementaire, réputée essentiellement budgétaire, risque de passer à côté de son objet. En effet, le projet de budget pour l’exercice 2018 tarde à être déposé à l’Assemblée nationale. Ce qui constitue une entorse à l'article 126 de la Constitution qui astreint le gouvernement à déposer ce document de travail dans les quinze jours après l'ouverture de la session. Jusqu’à ce jour, rien de tel n’est fait, au grand désenchantement des députés et sénateurs qui s’interrogent sur les raisons du laxisme constaté dans le chef du Premier ministre.

Un des députés, en la personne d’Henri-Thomas Lokondo, y est allé jusqu’à initier une interpellation à l’endroit de Bruno Tshibala dont la lenteur par rapport à ce dossier paraît inexplicable.  Or, justement, le revers dans cette affaire est que si le Premier ministre ne se soumet pas aux dispositions légales et constitutionnelles qui l’obligent à déposer le projet du budget dans le délai, son gouvernement est, de ce fait, réputé démissionnaire. En attendant, l’élu de Mbandaka veut pousser Bruno Tshibala à s’expliquer sur les raisons de ses atermoiements alors que la chambre basse ne dispose que de quarante jours pour examiner et voter ledit projet de budget avant sa promulgation par le chef de l’État.   

D’après certaines indiscrétions, il appert que le Premier ministre voudrait placer la barre très haut, en proposant un projet de budget qui rencontre les attentes du peuple congolais afin de permettre la résolution de l’équation sociale qui mine les Congolais et, surtout, le financement des élections prévues en décembre 2018. L’on apprend que Bruno Tshibala serait décidé à doter le pays d’un budget de 40 milliards de dollars sans en avoir les moyens. Les experts de son cabinet et ceux de la Commission économique, financière et reconstruction du gouvernement travailleraient pour tenter de ramener les prévisions budgétaires de 2018 à la réalité socioéconomique du pays.  Alors que Bruno Tshibala fonde ses espoirs sur les 40 milliards de dollars à réunir pour plusieurs raisons dont la mobilisation accrue des recettes par les régies financières et la lutte contre le coulage des recettes publiques pour plus de 5 milliards de dollars. Il entend aussi recourir aux investisseurs et bailleurs non traditionnels pour des emprunts de 2,5 milliards.

Tout ceci, d’après des analystes, n’est que de la poudre aux yeux étant entendu qu’à ce jour, les régies financières ne savent plus réaliser leurs assignations. Bien plus, la réduction de la production des matières premières, dont le cours a considérablement baissé, se présentent comme des obstacles dans son projet de réaliser un bond en avant en quadruplant le budget de l’État pour l'exercice 2018. Dossier à suivre.         

Alain Diasso

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