Assemblée nationale : le projet de budget 2019 sous les feux de la critique

Mercredi 24 Octobre 2018 - 14:30

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Évaluées à environ six milliards de dollars, les prévisions budgétaires soumises à l’examen de la chambre basse du parlement  pour adoption connaissent une régression de l’ordre de 0,01% par rapport à leur niveau de l'exercice en cours.

Après avoir été avalisé au niveau du Conseil des ministres et déposé au bureau de l’Assemblée nationale, le projet de loi de finances pour l’exercice 2019 est déjà sous les feux de la critique parlementaire. Les discussions en cours à la chambre basse du parlement remettent en cause la modicité de ce projet de budget présenté en équilibre en recettes et en dépenses à 10 352,3 milliards des francs congolais (FC), soit  l’équivalent de 5,923 milliards de dollars au taux de change moyen de 1 747,8 CDF le dollar. Ce qui, en clair, veut dire qu’il n’y a pas eu une nette progression par rapport aux chiffres de l’année en cours mais plutôt une régression de l’ordre de 0,01% par rapport à son niveau de 2018. Ce qu’a reconnu le Premier ministre, lors de la plénière du 23 octobre. Pour Bruno Tshibala, la régression constatée dans le projet de loi sous examen se justifie notamment par la baisse substantielle des recettes extérieures et celle des budgets annexes. Il a tablé sur une inflation moyenne évaluée à 12,4 % et un taux d’inflation en fin période de 11,2 %. Le taux de change moyen est fixé à 1747,8 FC le dollar et le taux de change fin période à 1790,3 FC. Le Premier ministre a indiqué que les recettes courantes accusent un accroissement de 25,6 % par rapport à leur niveau voté en 2018. Il a également parlé des recettes des douanes et accises situées à hauteur de 2 645 400 millions contre 2 550 300 millions en 2018. Soit un taux d’accroissement de 3,7 %. 

Un budget en déphasage avec les promesses du gouvernement

Pour nombre des députés, cela veut simplement dire qu’on tourne en rond avec les prévisions budgétaires qui ne réalisent aucun bond susceptible de rassurer malgré l’embellie des cours des matières premières. En effet, certains élus du peuple n’ont pas manqué d’exprimer leur indignation face à la modicité du budget qui, d’après eux, ne cadre pas avec les promesses faites par le gouvernement, au lendemain de la promulgation du nouveau code minier essentiellement motivé par le besoin de renflouer les caisses de l'État en surfant notamment sur le relèvement du taux de la redevance minière. Bien plus, dans un contexte d’embellie caractérisé par la hausse des cours des matières premières dont le cobalt et le cuivre pour lesquelles la République démocratique du Congo (RDC) est présentement au cœur des sollicitations en tant que pays ravitailleur, un budget de six milliards de dollars ne s’explique pas, ont fait savoir de nombreux députés. À cela s’ajoute la rente résultant de la multiplicité des impôts et taxes prélevés auprès de nombreux assujettis, personnes morales et physiques, qui emprunte des destinations inconnues.

Une situation qui, d’après maints intervenants, confirme le coulage des recettes publiques sur fond d’une corruption généralisée, un phénomène jamais éradiqué dans le circuit économique du pays à cause des dividendes qu’en tirent plusieurs officiels. Sans un recadrage en termes de volonté politique, le budget de la RDC restera toujours en deçà de son énorme potentiel économique, se convainquent de nombreux députés. En fin de compte, le Premier ministre a sollicité et obtenu de la plénière, un délai de quarante-huit heures pour répondre aux préoccupations des députés.

Alain Diasso

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